“578e député”: à l’Assemblée nationale, ChatGPT pose une question au gouvernement

“Vous venez de répondre à cet instant au 578e député puisque la réponse que je viens de vous poser a été rédigée par ChatGPT”. Ce 4 avril, le député Hervé Saulignac (Nupes) a interrogé le ministre délégué au numérique au sujet des défis posés par les progrès de l’intelligence artificielle, avant de lui avouer que le chatbot ChatGPT avait rédigé sa question au gouvernement, en séance publique à l’Assemblée nationale.
“Vous noterez que le robot qui vient de vous interroger n’a pas soulevé de question de sécurité, de liberté, de démocratie ou de menace pour notre civilisation. Or les vrais sujets sont précisément ceux que le robot contourne” a ainsi regretté l’élu, après avoir révélé le pot aux roses.
Une question, après un amendement
Formulée quelques instants plus tôt, la question portait sur l’existence d’une “stratégie gouvernementale pour faire face à ces défis, notamment en matière d’investissement, de recherche et de formation”.
En réponse, le ministre délégué au numérique, Jean-Noël Barrot, est revenu sur la régulation européenne qui est en cours d’élaboration. Un texte qui vise à encadrer le développement de l’intelligence artificielle, en interdisant certaines recherches sur les sujets les plus sensibles.
Ce n’est pas la première fois que ChatGPT fait une irruption à l’Assemblée nationale. Fin mars, un amendement rédigé par le chatbot conversationnel a été débattu en séance publique (et rejeté), à l’occasion de l’étude du texte portant sur l’utilisation de caméras de surveillance "intelligentes" lors des J.O. de Paris 2024. L’amendement avait alors été soumis à l’initiative du député Jean-Félix Acquaviva (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires).