Pour Jean-François Delfraissy, l’intelligence artificielle est “en train de révolutionner la médecine”

“Une troisième main, comme l’était le stéthoscope puis l’échographie” pour les médecins. Au micro de France Inter, Jean-François Delfraissy est revenu ce 4 avril sur l’importance prise par les outils d’intelligence artificielle dans le diagnostic médical.
Actuellement président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et ancien président du Conseil scientifique Covid-19, le professeur en immunologie rappelle que de tels outils sont déjà largement répandus.
Des outils déjà utilisés
“Quand vous passez une IRM cérébrale, dans plus de 50% des cas, le premier compte-rendu est fait par de l’intelligence artificielle, et les médecins le vérifient après. Et ça va se généraliser. C’est la machine qui conclut à partir des images” rappelle ainsi Jean-François Delfraissy.
Depuis de longues années, des entreprises développent des outils d’intelligence artificielle, notamment pour l’interprétation de résultats d’imagerie médicale, dans le but de détecter certaines pathologies. Pour cela, les systèmes doivent s’entraîner sur des milliers - ou millions - d’images liées à des pathologies précises, afin d’acquérir de l’expérience et de minimiser la marge d’erreur.
Certaines machines déjà installées, comme des scanners, intègrent déjà des outils d’intelligence artificielle. Au CHU de Dijon, un appareil a par exemple été entraîné sur quelque 100.000 examens afin d’améliorer automatiquement la qualité d’image et rendre le résultat plus lisible par les radiologues.
“Un jeune interne peut avoir accès à une base de données que j’ai mis 40 ou 50 ans à construire” se réjouit ainsi Jean-François Delfraissy, toujours sur France Inter.
“Ma génération est complètement bouleversée par cela” reconnaît toutefois le président du CCNE, qui estime qu’il “est fondamental qu’il y ait une réflexion éthique sur ces enjeux”.