"C’est assez fascinant": Bruno Le Maire a testé ChatGPT pour écrire un discours "en cinq minutes"

"Faites moi un discours sur la Chine de Xi Jinping en 2023." Voilà ce qu’a demandé Bruno Le Maire à ChatGPT. Le ministre de l’Economie a testé le générateur de texte par intelligence artificielle de la société OpenAI, qu’il trouve "assez fascinant".
Au cours de sa carrière politique, le ministre a rédigé des discours pour Dominique de Villepin ou Jacques Chirac. Il a donc soumis le logiciel à l’exercice qu’il a lui-même réalisé durant des années.
"J’ai eu un discours assez intelligent, bien structuré, en exactement cinq minutes. Là où, il y a vingt ans, il m’aurait fallu trois ou quatre heures pour faire ce discours", a expliqué Bruno Le Maire sur le plateau de C Médiatique, le 2 avril.
"Des difficultés éthiques"
Ce gain de temps illustre bien les dernières études pointant un risque de remplacement des travailleurs au profit de l’intelligence artificielle. Dans le monde, 300 millions d’emplois devraient être impactés selon un rapport de la banque américaine Goldman Sachs. Aux Etats-Unis, une entreprise sur deux utilisant ChatGPT a déjà procédé à des licenciements.
C’est pourquoi le ministre de l’Economie est aussi revenu sur la nécessité d'encadrer cette nouvelle technologie. Il assure que cela "pose beaucoup de difficultés éthiques". Pour autant, il ne souhaite pas bloquer l’application, comme cela a été fait en Italie.
"Je pense qu’il faut engager très rapidement une réflexion sur la meilleure régulation possible de ChatGPT qui doit être menée au niveau national et au niveau européen", estime Bruno Le Maire.
"Ça sera beaucoup moins drôle"
Ainsi, le ministre s’interroge sur "la provenance des données", sur la rémunération des articles de presse ou de chercheurs qui sont "utilisés par ces machines". Mais aussi sur l’indication des sources.
Sur ce dernier point, Bruno Le Maire fait référence aux montages photoréalistes qui ont inondé le web, notamment celui du Pape en doudoune blanche. "Ça sera beaucoup moins drôle lorsque vous aurez un personnage politique à qui on fera tenir des propos raciste ou homophobe, sans préciser que c’est un montage", a regretté le ministre.
Une telle vidéo a d’ailleurs déjà vu le jour aux Etats-Unis. Sur TikTok, un deepfake a fait tenir des propos racistes à un directeur de lycée.
Mais en parallèle de l’encadrement, Bruno Le Maire insiste également sur "le développement" des entreprises et de la recherche dans ce domaine. Il assure: "Nous avons en France des chercheurs, le CNRS, le CEA, un certain nombre de startups qui sont extraordinairement performantes dans ce domaine là." Et d’ajouter: "Comment est-ce que l’on fait pour accélérer leur développement, ça c’est un autre sujet qui me tient à cœur."