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Guerre en Ukraine: Facebook autorise les appels à la violence visant les Russes

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Facebook. - Crédit: Pixabay

Facebook veut faire "preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique" en raison du conflit en Ukraine. L'entreprise autorise également l'éloge de combattants néonazis, sous certaines conditions.

Facebook a confirmé ce 10 mars faire des exceptions à son règlement sur les contenus violents et haineux en ne supprimant pas des messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes. Cette annonce fait suite à la publication par Reuters de documents internes à l'entreprise, évoquant cette évolution des règles dans certains pays.

Facebook - comme Instagram, autre filiale de Meta - autorise ainsi les appels à la violence visant les Russes, en raison de l'invasion de l'Ukraine.

"Mort aux envahisseurs russes"

Il est également autorisé d'appeler à la mort du président russe Vladimir Poutine, ainsi que du président de Biélorussie Alexandre Loukachenko, à moins que les publications ne contiennent au moins "deux indicateurs de crédibilité", par exemple le lieu, la date ou la méthode que voudrait employer un internaute pour mettre ses menaces à éxécution.

"Compte tenu de l'invasion en cours de l'Ukraine, nous avons fait pour les personnes touchées par la guerre une exception temporaire pour exprimer des sentiments envers les forces armées envahissantes tels que 'mort aux envahisseurs russes'. Il s'agit de mesures temporaires destinées à préserver la voix et l'expression des personnes qui font face à l'invasion. Comme toujours, nous interdisons les appels à la violence contre les Russes en dehors du contexte étroit de l'invasion actuelle" précise Meta à BFMTV.

D'après Reuters, cette mise à jour du règlement s'applique à l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l'Ukraine.

Le 24 février, le site The Intercept avait également mis la main sur des documents internes montrant que Facebook autorisait l'apologie du régiment d'Azov, un groupe militaire néonazi luttant contre les Russes. Une exception valable à condition que les publications évoquent explicitement leur rôle dans la défense de l'Ukraine.

Bloqué en Russie

La Russie a bloqué Facebook sur son territoire la semaine dernière, en représailles à la décision du groupe californien d'interdire des médias proches du pouvoir (dont la chaîne RT et le site Sputnik) en Europe.

Elle a rejoint le club très fermé des pays interdisant le plus grand réseau social du monde, aux côtés de la Chine et de la Corée du Nord. L'accès à Twitter est lui très fortement restreint en Russie.

Une loi punissant de jusqu'à quinze ans de prison la propagation d'informations visant à "discréditer" les forces militaires russes ou les appels à sanctionner Moscou a également été votée la semaine dernière.

La majorité des piliers technologiques américains ont coupé les ponts avec Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Microsoft et Apple ont interrompu leurs ventes de produits dans le pays, tandis que Netflix, Intel ou encore Airbnb y ont suspendu leurs activités.

Raphaël Grably et Hugues Garnier avec AFP