Meurtre de Louise: "Fortnite", ce jeu vidéo phénomène évoqué par le procureur

Connu de tous les ados, voire des enfants, Fortnite fait aussi partie des quelques jeux vidéo identifiés par tous les parents ou presque. Ce jeu de tir "battle royale" où les joueurs s'affrontent dans des combats au sein d'une arène, est devenu l'un des plus joués au monde.
C'est ce jeu qu'a évoqué le procureur de la République d'Evry, ce mercredi lors de sa prise de parole autour du meurtre de la jeune Louise.
Le jour de l'agression, le suspect "alors qu'il jouait à Fortnite" avait eu "une altercation en ligne avec un autre joueur qui l'insultait".
"Très énervé, il arrêtait de jouer et sortait de la maison comme il le faisait souvent pour se calmer" indique Grégoire Dulin.
Phénomène culturel
Lancé en 2017 par le studio Epic Games, Fortnite a rapidement conquis la planète et était toujours le jeu le plus joué sur Xbox et Playstation en 2024. Son succès, il le doit donc au mode "battle royale", inspiré d'un autre jeu en ligne, PUBG.
Jeu au design cartoonesque, Fortnite consiste à tuer ses adversaires jusqu'au dernier survivant, dans des arènes qui peuvent compter jusqu'à 100 personnes.

Jeu social par excellence, il comptait en 2023 500 millions d'inscrits à travers le monde. Une popularité qui sort du jeu vidéo car certains artistes comme Billie Eilish, Lady Gaga ou Metallica sont venus faire des concerts virtuels dans le jeu.
Pour les parents, Fortnite est aussi devenu un débat familial concernant l'âge auquel les enfants peuvent se lancer. Avec sa notation PEGI 12, il ne convient pas aux moins de 12 ans, même si son succès s'explique aussi par la présence de nombreux jeunes joueurs dans les arènes virtuelles. Epic Games a d'ailleurs récemment ajouté des options de contrôle parental pour limiter la durée des parties.
Les achats intégrés sont l'autre critique faite à Fortnite et aux autres jeux du même type. En septembre dernier, une vingtaine d'associations de consommateurs européennes, dont UFC-Que Choisir, tirait la sonnette d'alarme, accusant ces jeux d'inciter toujours plus aux dépenses.
Reste le rôle de Fortnite et plus généralement des jeux vidéo dans l'accès de violence du principal suspect du meurtre de Louise. Le débat est récurrent mais les dernières études tendent à montrer qu’il n’existe aucun lien de cause à effet entre jouer à des jeux violents, comme Call of Duty ou Fortnite, et le devenir dans la réalité.
"Le rapport pathologique au jeu vidéo est souvent un symptôme secondaire. Les jeux vidéo ne créent pas le problème ou l’addiction, il y a déjà une pathologie en amont", expliquait l'année dernière à Tech&Co Olivier Duris, psychologue-clinicien spécialiste des jeux vidéo.
Les chercheurs évoquent donc plutôt le jeu comme un symptôme et l'expression d'une agressivité déjà prégnante.