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"Vous devriez démissionner": Meta conseille à ses salariés de partir en cas de désaccord avec la nouvelle politique du groupe

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Andrew Bosworth, directeur technique de Meta, a conseillé à certains employés de démissionner et d'"envisager de travailler ailleurs" s'ils ne se sentaient pas en accord avec les politiques de l'entreprise.

Des relations qui s'enveniment. Depuis l'élection de Donald Trump, Mark Zuckerberg a multiplié les changements pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Au programme, la fin du dispositif de fact-checking de l'entreprise, la suppression des politiques de diversité au sein de l'entreprise ou encore la fin des distributeurs de tampons périodiques dans les toilettes des hommes à l'attention des personnes transgenres.

Face à ces changements drastiques, les employés se sont mobilisés. Certains font circuler des pétitions. D'autres ont créé des groupes sur d'autres applications sécurisées, comme Signal, pour discuter d'éventuels moyens de ripostes.

"Les employés émotifs et effrayés ne sont pas productifs"

Sur le forum interne de Meta, qui compte près de 12.000 membres, des employés ont ainsi critiqué l'entreprise pour avoir supprimé les programmes de diversité en interne et réduit au silence la rébellion interne en licenciant à tour de bras. Un travailleur en particulier a eu à cœur de défendre les salariés qui ont divulgué des informations confidentielles aux médias.

"L'entreprise modifie ses politiques pour cibler spécifiquement la communauté LGBTQ (...) la direction se rend sur un podcast d'extrême droite pour expliquer les changements au lieu de s'adresser aux employés (...) elle limite la liberté d'expression en interne... Est-ce surprenant?", écrit ainsi l'employé.

Autant de prises de paroles qui ne passent pas auprès de la direction du groupe de Mark Zuckerberg. Andrew Bosworth, directeur technique de Meta, a conseillé à certains employés de démissionner et d'"envisager de travailler ailleurs" s'ils pensaient que tous les membres du personnel devaient forcément aimer les politiques de l'entreprise.

"Si vous pensez que tout le monde doit aimer nos politiques et que si ce n'est pas le cas, il faut fuir, alors je pense que vous devriez envisager de travailler ailleurs", fustige-t-il sur le forum interne.

"Vous devriez démissionner si vous pensez cela, je le pense vraiment", a-t-il ajouté, après l'insistance de l'employé.

Licenciements massifs

Une annonce qui intervient dans un contexte de licenciements massifs. Depuis lundi 10 février, le groupe Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) a licencié près de 4.000 salariés. À l’origine, la société devait remercier uniquement les employés les "moins performants".

Mais depuis, coup de théâtre: certains travailleurs ont été licenciés malgré des évaluations de fin d’année plus que positives. De nombreux anciens travailleurs de l'entreprise californienne s'en sont plaints sur les réseaux sociaux, comme Linkedin, ou dans les médias.

"Je demandais souvent des retours, on m’a toujours dit que je faisais un bon travail", se remémore sur Linkedin Kaila Curry, une ancienne gestionnaire des contenus chez Meta. "J'ai pris la parole parce que je ne voulais pas contribuer à une plateforme susceptible d'augmenter le taux de suicide chez les jeunes LGBTQ+. Peut-être que je 'manquais d'énergie masculine' (pour citer Mark Zuckerberg lui-même). Qui sait?", poursuit-elle.

Salomé Ferraris