Facebook va utiliser la reconnaissance faciale pour lutter contre les publicités frauduleuses

De fausses publicités détournant les images de célébrités pour arnaquer les utilisateurs pullulent sur Facebook ou Instagram. Dès cette semaine, Meta (Facebook, Instagram) va commencer à utiliser la reconnaissance faciale pour lutter contre ces réclames en Europe et au Royaume-Uni.

Depuis quelques années, difficile de passer à côté de ces fameuses publicités frauduleuses mettant en scène Élise Lucet, Lena Situations ou encore Emmanuel Macron, pour faire la promotion de sites de cryptomonnaies ou d'investissements.

Capture d'écran de la story de Léna Situations. © capture d'écran

Ces fausses réclames pullulent sur les réseaux sociaux, et notamment sur Facebook ou Instagram et peuvent être utilisés pour escroquer des internautes en ligne.

"Des résultats encourageants"

"Depuis le Covid-19, il y a eu une hausse significative d'arnaques et des tentatives de fraudes", observe David Agranovich, directeur de la lutte contre les menaces mondiales chez Meta. "Ils adaptent constamment leurs techniques."

Pour lutter contre ce fléau et protéger ses utilisateurs, Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) va tester, dès cette semaine, en Europe et au Royaume-Uni un nouvel outil de modération. Il s'agit de la reconnaissance faciale.

Concrètement, si les systèmes de modération existants de Meta suspectent qu'une publicité peut être une arnaque, la reconnaissance faciale entre en jeu. Le dispositif va alors comparer les réclames avec les photos présentes sur les profils officiels des comptes Instagram et Facebook des célébrités. S'il y a un "match" (une correspondance) entre les deux clichés, la publicité est alors automatiquement supprimée.

Pour cela, plusieurs conditions sont nécessaires. Les célébrités doivent posséder un compte Facebook ou Instagram. Elles doivent également s'inscrire au programme de détection des publicités frauduleuses via reconnaissance faciale. Pour cela, au fur et à mesure des semaines à venir, elles recevront une notification leur signalant qu'elles peuvent adhérer, ou non, au système.

"Nous avons commencé à tester ce dispositif dès octobre dernier", rappelle David Agranovich. "Nos premiers résultats sont assez encourageants concernant la vitesse à laquelle nous pouvons supprimer ces publicités frauduleuses. (...) "Ce processus en temps réel est beaucoup plus rapide et précis que la modération manuelle."

Protection des données

En parallèle, la reconnaissance faciale va également permettre aux utilisateurs ayant perdu l'accès à leur compte de récupérer leur profil. Pour cela, l'internaute devra simplement télécharger une vidéo selfie de leur visage. Là encore, le processus est rapide. La vérification est faite en moins d'une minute.

"C'est le moyen le plus rapide et le plus fiable de vérifier l'identité des internautes", insiste le directeur de la lutte contre les menaces mondiales chez Meta. "Mais ça reste une option." Les autres méthodes pour vérifier ou récupérer un profil, comme l'envoi d'une pièce d'identité, restent toujours disponibles.

Concernant la protection des données personnelles et le respect du RGPD, l'entreprise se montre confiante. "Cette mesure respecte le RGPD", assure David Agranovich. "Personne n'est forcé d'utiliser la reconnaissance faciale. (...) Les célébrités font le choix d'adhérer au programme. Elles peuvent également se désinscrire à tout moment." L'ensemble des données utilisées ou générées lors du processus de vérification seront immédiatement supprimées une fois le test de correspondance terminé.

Pour le moment, la modération via reconnaissance faciale ne vérifie que les publicités frauduleuses utilisant l'image des célébrités. Les faux profils, comme celui du faux Brad Pitt ayant escroqué plus de 800.000 euros à une quinquagénaire ne sont pas concernés.

Salomé Ferraris