Facebook: la fin du fact-checking va permettre de monétiser la désinformation

Le programme de fact-checking de Meta va bientôt s'arrêter aux Etats-Unis. Facebook va lui préférer un système de notes communautaires pour que les utilisateurs eux-mêmes débattent du bien-fondé ou non d'une publication, comme sur X.
Une solution portée par Mark Zuckerberg dans un très marquant changement idéologique, à la faveur de Donald Trump, redevenu président américain. Mais selon Propublica, qui signe une vaste enquête sur le sujet, le retrait du fact-checking va surtout ouvrir les vannes pour les contenus viraux et trompeurs, qui pourront même être rémunérés.
Des publications trompeuses qui génèrent de l'argent
Car les publications signalées comme de la désinformation ne pouvaient pas être monétisées. Avec le système de notes communautaires, les publications grandiloquentes et trompeuses vont pouvoir pulluler davantage, sans véritables limitations.
Propublica a ainsi identifié près d'une centaine de pages Facebook qui publient régulièrement avec des "titres inventés de toutes pièces pour susciter de l'engagement et, souvent, attiser les divisions politiques." Le média cite des exemples rassemblant plus de 7,7 millions d'abonnés, et dont les administrateurs sont situés en dehors des Etats-Unis.
Lors de cette enquête, Meta a répondu au média, expliquant avoir procédé à la suppression de 81 de ces pages impliquées, mais n'a pas souhaité répondre au sujet de leur éligibilité au programme de rétribution financière, que propose l'entreprise.
La fin de la règle sur la vérification pourrait donc avoir un impact particulièrement négatif sur la qualité des suggestions de publication dans le fil d'actualités d'un utilisateur de Facebook. D'autant que les algorithmes sont justement faits pour mettre en avant les contenus les plus populaires. Meta s'en défend en précisant que sa politique stipule toujours que l'entreprise pourra toujours "réduire" la mise en avant de contenus "trompeurs" lorsqu'ils créent "une expérience utilisateur mauvaise."
Pour Mark Zuckerberg, la fin du programme de fact checking doit permettre à Facebook et Instagram de "revenir aux racines" de son existence, en mettant en avant "la liberté d'expression". Aux Etats-Unis, il sera donc possible de tenir des propos problématiques et dégradants, notamment envers les femmes ou certaines minorités.
En Europe, Meta doit pour le moment conserver le fact cheking.