Chine: l'application WeChat fait disparaître des dizaines de groupes LGBT

Logo de l'application WeChat sur un drapeau LGBT - BFMTV
“Compte sans nom”. Ce mardi 6 juillet, de nombreux abonnés à des groupes dédiés aux minorités sexuelles chinoises ont vu apparaître cette mention sur l’application WeChat, qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs dans le pays. Et pour cause, la messagerie a fait disparaître des dizaines de groupes LGBT, rapporte Courrier International, citant un article du site China Digital Times.
Parmi les principales victimes de cette censure à grande échelle, de nombreuses associations LGBT étudiantes basées dans plusieurs grandes universités du pays. L’ensemble des contenus, discussions et échanges ont disparu.
Mainmise de Pékin
“La plupart d’entre nous ont été touchés en même temps. Ils nous ont censurés sans le moindre avertissement” déplore l’administrateur de l’un des groupes visés, auprès de Reuters.
L’agence de presse britannique a tenté de consulter l’un des rares groupes encore accessibles depuis les résultats de recherche, bien que vidé de son contenu. Une notification WeChat précisait alors que le groupe avait “enfreint les règles concernant l’administration de comptes proposant des informations publiques sur l’internet chinois”.
En Chine, l’inclusion de couples homosexuels, notamment dans les films ou à la télévision, est encore taboue. En 2018, une prestation de l’Eurovision mettant en scène une danse entre deux hommes avait été censurée.
Plus récemment, des témoignages de fans homosexuels de Friends ont été coupés au montage lors de la diffusion d’un épisode de retrouvailles entre les six acteurs.
La mainmise du pouvoir chinois sur les géants de la tech est par ailleurs totale. WeChat utilise une technologie de suppression automatique des messages, avant même qu’ils soient diffusés, lorsqu’ils vont à l’encontre des consignes de censure du gouvernement.
En 2018, le réseau social Weibo (équivalent local de Twitter) avait toutefois renoncé à la suppression de contenus liés à l’homosexualité, sous la pression de ses utilisateurs. La plateforme évoquait alors une “campagne de nettoyage” pour assurer un internet “clair et harmonieux”.