Mort de Jean Pormanove: l'Arcom annonce un "échange" avec Kick "dans les prochains jours"

Une réponse attendue. Plus de deux jours après le décès du streameur Jean Pormanove en direct sur sa chaîne Kick, l'Arcom, l'autorité de régulation des contenus audiovisuels et numériques, a été saisie par la ministre déléguée au Numérique Clara Chappaz. Mais jusqu'ici, elle était restée silencieuse.
Auprès du Figaro, l'Arcom prend toutefois la parole pour témoigner de son impuissance. Elle explique dans un premier temps s'être rapprochée de l'Office anti-cybercriminalité "afin de vérifier si celui-ci a, par le passé, demandé le retrait de contenus sur Kick.com". Mais l'autorité doit également faire face à une absence complète de représentants en Europe.
"(Nous avons) pris contact avec (notre) homologue allemand qui, en janvier 2025, a adressé à Kick.com une requête lui demandant de désigner un représentant légal et un point de contact pour les autorités."
Elle rappelle que c'est un élément essentiel exigé par le DSA, le règlement européen sur les services numériques.
Dans un communiqué, l'Arcom explique néanmoins avoir appris la désgnation d'un représentant légal de Kick en Europe, à Malte. Elle a donc pu demander les détails des signalements et plaintes reçues concernant cette chaîne en particulier.
"Un échange avec Kick.com est prévu dans les prochains jours," assure l'autorité.
Kick peu regardant sur la modération
L'enquête en cours pour trouver les causes de la mort de Jean Pormanove, un streameur de 46 ans, doit permettre de comprendre si les 10 jours passés en direct, 24 heures sur 24, à se faire maltraiter par deux de ses co-streameurs, ont eu un impact sur ce décès. Une autopsie doit être réalisée ce jeudi 21 août 2025.
Notons toutefois que même en l'absence de représentant en Europe, Kick opère sur le Vieux continent et doit donc se conformer au droit européen. Cela concerne notamment la modération. C'est ce qui est reproché à la plateforme, qui se présente comme un "anti-Twitch", avec des règles beaucoup plus souples, voire inexistantes sur les contenus diffusés et les propos tenus.
Kick est également pointée du doigt pour avoir activement participé au lynchage de Jean Pormanove via son équipe sur les réseaux sociaux, avec des montages et des moqueries publiées sur son compte X quelques mois avant sa mort.