"Censure": Donald Trump invite ses militants à "s'en prendre" à Google et Facebook

Donald Trump accuse Facebook et Google d'avoir censuré les contenus de sa tentative d'assassinat pour truquer l'élection. Les deux entreprises invoquent des erreurs de modération involontaires.

"Nous y revoilà. Une autre tentative de truquer l'élection! Prenez-vous-en à Meta (maison-mère de Facebook, ndlr) et Google. Faites leur savoir que nous les connaissons bien. Nous seront beaucoup plus durs cette fois-ci", lance l'ancien président Donald Trump sur sa plateforme Truth social, ce mardi 30 juillet.

Le candidat à la présidentielle américaine accuse en effet Meta et Google d'avoir "censuré" les contenus le concernant, à moins de 100 jours du scrutin. Il exhorte ses partisans à "s'en prendre" aux deux entreprises de la tech, alimentant ainsi les accusations de certains républicains selon lesquelles les grandes entreprises de la tech travailleraient contre eux pour élire les démocrates.

Accusations de censure

Dans son message, Donald Trump fait référence à plusieurs incidents récents. En effet, selon plusieurs captures d'écran de médias américains, l'intelligence artificielle (IA) de Meta a indiqué que la tentative d'assassinat de l'ancien président du 13 juillet n'avait jamais eu lieu.

En parallèle, Facebook (propriété de Meta) a étiqueté la photo emblématique de Donald Trump levant le poing après cette tentative d'assassinat comme "manipulée". Le cliché était accompagné du message "Des vérificateurs de faits indépendants ont examiné une photo similaire et ont déclaré qu'elle avait été modifiée d'une manière qui pourrait induire les gens en erreur."

Autre incident, la barre de recherche Google n'affichait aucun résultat sur l'événement. Les recherches Google avec les mots-clés "tentative d'assassinat de", suggéraient ainsi celles du président Ronald Reagan ou de l'archiduc Ferdinand. Le nom de Donald Trump n'était jamais recommandé par la fonction de saisie semi-automatique du moteur de recherche.

Les suggestions de Google sur la tentative d'assasinat de Donald Trump. © capture d'écran

"Ils ont rendu pratiquement impossible la recherche de photos ou de quoi que ce soit sur cet acte odieux", ajoute le candidat à la présidentielle sur Truth Social.

"Facebook vient d’admettre qu'il a censuré à tort la photo de la 'tentative d’assassinat' de Trump et s’est fait attraper. Même chose pour Google", fustige Donald Trump. Si les deux entreprises ont bien reconnu un incident concernant le traitement du contenu politique, elles invoquent des erreurs involontaires.

"Un incident regrettable"

"La semaine dernière, deux problèmes notables ont été constatés concernant le traitement du contenu politique sur nos plateformes", indique Meta dans un communiqué. "Dans les deux cas, nos systèmes s’efforçaient de protéger l’importance et la gravité de cet événement. Et même si aucun de ces deux cas n’était le résultat d’un parti-pris, il s'agit d'un incident regrettable."

L'entreprise explique que les chatbots d'IA "ne sont pas toujours fiables" concernant l'actualité. C'est pourquoi l'entreprise a préféré programmer son IA pour qu'elle ne fournisse aucune information sur l'événement.

"Nous avons depuis mis à jour les réponses que Meta AI fournit sur la tentative d’assassinat, mais nous aurions dû le faire plus tôt", reconnaît l'entreprise.

Concernant la photo sur Facebook, le directeur des affaires publiques de Meta, Dani Lever, a indiqué sur X (ex-Twitter) que l'étiquette "manipulée" avait été appliquée par erreur. "Une vérification des faits a d'abord été appliquée à une photo truquée montrant les agents des services secrets souriants. Dans certains cas, nos systèmes ont incorrectement appliqué cette vérification des faits à la véritable photo", détaille-t-elle.

De son côté, Google a affirmé au New York Post qu'aucune "action manuelle n'avait été effectuée sur ces prédictions", faisant référence aux suggestions du moteur de recherche lorsqu'un utilisateur inscrit les premiers mots d'une recherche.

"Nos systèmes sont dotés de protections contre les prédictions de saisie semi-automatique associées à la violence politique, qui fonctionnaient comme prévu avant que cet événement horrible ne se produise", poursuit-il. "Nous travaillons à des améliorations pour garantir que nos systèmes soient plus à jour.

Le porte-parole de l'entreprise a également indiqué que la fonction de saisie semi-automatique dans les recherches Google était un "outil pour aider les gens à gagner du temps", et qu'ils peuvent toujours rechercher ce qu'ils souhaitent.

Salomé Ferraris