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Tentative d'assassinat de Trump: comment le FBI est parvenu à pirater le smartphone du tireur

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Trois jours après la tentative d'assassinat de Donald Trump, le mystère plane sur les intentions du tireur.

Les choses pourraient bien s'éclaircir sur les raisons qui ont poussé Thomas Matthew Crooks, un jeune homme de 20 ans, à tenter d'assassiner Donald Trump le 13 juillet dernier. Le FBI a en effet annoncé avoir "eu accès" à son smartphone, sans préciser le contenu qui s'y trouvait ni la manière dont ils avaient eu accès à l'appareil, rapporte le média américain The Verge.

Il s'agit là d'une nouvelle preuve que les autorités ont besoin de moins en moins de temps pour s'introduire dans un smartphone, qu'importe son niveau de sécurité. L'appareil a été envoyé dans les locaux du FBI, situés à Quantico, en Virginie.

Pour Cooper Quintin, chercheur en sécurité à l'Electronic Frontier Foundation interrogé par The Verge, les forces de l'ordre disposent de plusieurs outils, dont le plus commun est conçu par l'entreprise Cellebrite. Il permet d'extraire des données d'un téléphone, voire même de le déverrouiller.

Comme le rapporte le Washington Post, c'est justement l'outil créé par Cellebrite qui a été utilisé par la FBI. Il a permis d'accéder aux données du smartphone du tireur en moins de 40 minutes, bien que les informations obtenues ne semblent, pour l'heure, pas déterminantes dans l'évolution de l'enquête.

Sur son site, l'entreprise précise que son outil, baptisé UFED, est capable d'accéder aux données de smartphones iOS comme Android, y compris si elles sont chiffrées. Il prend la forme d'un boîtier à connecter physiquement au smartphone ciblé.

L'épisode San Bernardino

Les outils à disposition des forces de l'ordre sont de plus en plus élaborés, et profitent de failles non corrigées et en constante évolution. La rapidité avec laquelle le FBI a pu accéder au téléphone de Thomas Matthew Crooks est d'autant plus impressionnante lorsqu'on se souvient de la bataille juridique qu'avait mené l'agence gouvernementale contre Apple lors de l'attentat de San Bernardino.

En 2015, les autorités fédérales avaient réclamé à Apple un accès à l'iPhone de l'un des terroristes, mais l'entreprise avait refusé toute coopération. Finalement, moins un d'an plus tard, le FBI avait ensuite révélé avoir pu y accéder, sans préciser de quelle manière. Dans le cas de la tentative d'assassinat de Donald Trump, on ne sait pas s'il s'agit d'un iPhone (réputé plus difficile à pirater) ou d'un smartphone Android.

Le 13 juillet, le tireur a en effet profité d'un meeting de l'ancien président américain, candidat à l'élection de novembre, Donald Trump, pour tenter de lui tirer dessus. L'homme d'affaires a été touché à l'oreille et s'en est miraculeusement sorti sans autre blessure.

Depuis l'événement, de nombreuses théories du complot apparaissent sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter (X). Le Secret Service, qui protège les personnalités importantes, est sous le feu des critiques pour n'avoir pas suffisamment sécurisé la zone où se déroulait le discours de Donald Trump. Joe Biden, l'actuel locataire de la Maison-Blanche, a annoncé avoir ouvert une enquête pour comprendre d'éventuelles failles de sécurité.

Sylvain Trinel