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Le Havre

Ce que l'on sait de la mort d'un automobiliste après une altercation routière à un feu rouge au Havre

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Un homme de 27 ans est mort ce lundi, deux jours après avoir été percuté par une automobiliste lors d'une violente altercation à la suite d'un différend à un feu rouge au Havre. La mise en cause a été mise en examen.

Une conductrice a été mise en examen ce lundi 25 août après la mort d'un autre automobiliste à la suite d'une altercation à un feu rouge au Havre (Seine-Maritime) quelques jours plus tôt. La jeune femme est accusée d'homicide volontaire.

• Un conflit à un feu rouge

L'incident se déroule le samedi 23 août vers 18 heures, au niveau de la rue Anatole-France au Havre. Selon la procureure de la République du Havre, l'altercation débute à un feu rouge. La conductrice ne redémarre pas alors que le feu passe au vert. L'automobiliste derrière elle manifeste alors son impatience par un coup de klaxon.

À ce coup de klaxon, la mise en cause répond par un doigt d'honneur, retrace Soizic Guillaume. La victime de 27 ans double alors la jeune conductrice avant de s'arrêter et de sortir de son véhicule. La femme redémarre et "heurte très violemment" l'automobiliste.

L'homme a été "percuté et traîné sur le capot sur plusieurs mètres avant de chuter", explique la magistrate.

Les sapeurs-pompiers sont appelés pour "un accident de la circulation" ayant fait "un blessé grave". La victime est héliportée en urgence absolue vers le CHU de Rouen, avec un pronostic vital engagé. L'homme sera placé en coma artificiel avant de succomber finalement à ses blessures lundi 25 août.

• La mise en cause placée en détention provisoire

Lors de l'accident, la conductrice était accompagnée dans la voiture de son conjoint et de ses deux jeunes enfants.

Une enquête a été ouverte, à la suite de laquelle la mise en cause a été interpellée aux côtés de son compagnon dans la nuit de samedi à dimanche grâce au visionnage de la vidéosurveillance, soit moins de dix heures après les faits.

Ce dernier a été laissé libre à l'issue des auditions, tandis que la conductrice a été mise en examen pour homicide volontaire. "L'autrice des faits est connue tristement de nos services de police pour justement des délits routiers", ajoute Laurent Besry, délégué local du syndicat Unité 76.

Elle est désormais placée en détention provisoire.

• Aucune trace de freinage constatée

Selon les premiers éléments de l'enquête, la jeune femme n'a montré aucun signe d'une volonté de freiner lors de l'accident. "Aucune trace de freinage n'a été constatée", a précisé Soizic Guillaume, et les témoins présents n'ont pas vu le véhicule de la mise en cause freiner ni ralentir au moment du choc.

"Ce n'est pas le choc de la voiture qui lui a fait mal, c'est en retombant par terre où il est retombé sur le bitume", raconte à BFMTV Matis, témoin de la scène. "Même si la voiture n'allait pas hyper vite, je pense à 40 km/h, ça reste une voiture contre un humain."

Selon nos informations, lors de son audition, la conductrice a toutefois nié avoir voulu percuter la victime. Elle a assuré avoir agi par peur d'être violentée.

Mais les vidéos de vidéosurveillance montrent que la victime ne bloquait pas spécifiquement la voiture de la mise en cause. Les enquêteurs estiment donc qu'elle aurait pu fuir en l'évitant.

Anaïs Bernard et Valentin Longuet, avec Juliette Moreau Alvarez et AFP