Orne: l'ex-président du département Alain Lambert et son bras-droit jugés pour trafic d'influence dans l'affaire GDE

C'est un feuilleton, vieux de près de 20 ans, qui est en passe de toucher à sa fin. L'ex-président du conseil départemental de l'Orne, Alain Lambert, ainsi que son ancien directeur de cabinet Alain Pelleray sont jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour trafic d'influence dans l'affaire de la déchetterie GDE (Guy Dauphin Environnement).
Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir aidé l'entreprise à implanter un centre d'enfouissement de déchets automobiles à Nonant-le-Pin et de toucher des bénéfices personnels en contrepartie.
C'est après la diffusion d'un reportage sur France 3 en 2014 que les deux hommes sont soupçonnés d'avoir reçu des cadeaux de l'industriel GDE, en facilitant son implantation. Le parquet national financier se saisit alors de l'affaire.
Une semaine d'audience prévue
Des mails sont récupérés et des auditions menées. Il est découvert qu'Alain Lambert aurait notamment bénéficié d'un survol du Mont Blanc en hélicoptère, ce que réfute son avocat.
"L'enquête n'a absolument pas su montrer qui avait payé ce voyage où il y avait juste monsieur et madame Lambert", insiste Maître Cyril Fergon. "On vous dit que c'est un cadeau de l'industriel sauf que l'enquête n'a jamais trouvé la trace du moindre paiement."
De son côté, Alain Pelleray est soupçonné d'avoir participé activement à ces échanges. À l'époque, le préfet de l'Orne Bertrand Maréchaux s'oppose aux deux hommes. À demi-mot, il confirme leurs investissements presque suspects.
"Alain Lambert a été reçu par les conseillers de l'Élysée avec Claude Dauphin (dirigeant de l'époque de GDE, NDLR) pour essayer d'appuyer ce dossier et parallèlement je n'ai jamais vu de délibération du conseil départemental en faveur du dossier et je n'ai jamais vu le conseil départemental, personne morale, défendre ce dossier", explique-t-il à BFM Normandie.
Aujourd'hui, le site est fermé, après avoir définitivement stoppé son activité en 2016 à la suite d'une longue bataille judiciaire avec les associations locales. C'est désormais aux deux hommes politiques de se présenter devant la justice. L'audience doit se poursuivre jusqu'à mercredi 23 octobre.