"On disparaîtra": les taxis normands mobilisés à Rouen et Caen

Les taxis normands en colère. Les chauffeurs normands ont répondu à l'appel de l'Union nationale des taxis à se mobiliser ce lundi 11 décembre, pour protester contre le covoiturage sanitaire prévu dans l'article 30 de la loi de financement de la Sécurité sociale adoptée début décembre. Le texte prévoit notamment l’obligation pour les patients de passer par une plateforme afin de réserver leur taxi, et n’auront plus le choix de la compagnie.
Une obligation que dénoncent les chauffeurs de taxis. Déjà sous forte pression par la concurrence avec les VTC, ils craignent une disparition de leur profession.
"L’ouverture des plateformes, où là, on n’est pas du tout d’accord. Parce que ça va privilégier les VSL (véhicule sanitaire léger, NDLR), surtout les grosses sociétés d’ambulances. Et nous, à plus ou moins long terme, on disparaîtra", pointe Thierry Freland, artisan taxi à Pavilly (Seine-Maritime), au micro de BFM Normandie.
Plus de 200 taxis à Rouen
Ce lundi matin, la mobilisation a été suivie dans toute la région. À Caen, une soixantaine de taxis se sont réunis pour une opération escargot devant la gare.
Mais c'est à Rouen que le mouvement a été le plus suivi. Les chauffeurs rouennais y ont été rejoints par ceux du Havre et d'Évreux pour un rassemblement devant la Caisse primaire d'assurance maladie. L'opération escargot lancée ce matin doit les mener dans l'après-midi jusqu'à la préfecture, pour une rencontre avec les instances.
Au total, plus de 200 taxis sont attendus à Rouen ce lundi, soit plus de la moitié du secteur haut-normand. Et si les taxis n'obtiennent pas gain de cause, ils n'excluent pas de se mobiliser à nouveau.
"Aujourd'hui, c'est une journée de mobilisation, mais à savoir que dans les prochains mois, ça peut sûrement être des journées de blocage", prévient Maurice Poisson, président de l'Union nationale des taxis 76. "Janvier, février... En fonction des négociations qui vont se faire au niveau national."
Les opérations escargot des taxis se sont multipliées partout en France ce lundi pour protester contre ce covoiturage sanitaire. Avec cette obligation, le gouvernement espère quant à lui faire du covoiturage la norme concernant les transports médicaux, en limitant les coûts et l'impact carbone.