Loto du Patrimoine: les cinq sites sélectionnés en Normandie

La Mission Patrimoine, pilotée par Stéphane Bern, a dévoilé cinq lieux en Normandie qui vont bénéficier d'un soutien financier.

Ce lundi, la Mission du Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril et le ministère de la Culture ont dévoilé les 100 lauréats sélectionnés pour l’édition 2023 du Loto du patrimoine. En Normandie, cinq sites ont été retenus, un dans chaque département.

• Calvados

L’édifice retenu pour l’édition 2023 du Loto du patrimoine se situe à Trouville-sur-Mer. Il s’agit de l’église Notre-Dame-des-Victoires. La bâtisse religieuse, construite au XIXe siècle à la demande de l’abbé Bourgeois, présente un état de dégradation avancée.

L'église Notre-Dame-des-Victoires à Trouville-sur-Mer. © Fondation du Patrimoine

Sa façade occidentale a perdu des éléments de décor au fil des années. Les enduits, eux, ont complètement disparu. Aujourd’hui, l’église Notre-Dame-des-Victoires est maintenue grâce au filet qui la recouvre en grande partie.

Un grand chantier de restauration est prévu à la fin de l’année pour sauver l’église en péril. La première phase portera sur la restauration des couvertures et les maçonneries de la flèche de l’édifice religieux, seul lieu de culte des Trouvillais où sont organisés des concerts d’orgue et de piano.

• Eure

Dans le département, l’ancien bailliage de Pont de l’Aube a été retenu par la Mission du Patrimoine. Le site, qui abritait le tribunal de la circonscription et les deux prisons de la ville (l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes, a été créée aux alentours de 1635.

L’ancien bailliage de Pont-de-l’Arche, témoin majeur de l’histoire médiévale de la cité, est devenu une mairie au XIXe siècle puis la maison d’habitation du sculpteur Jean Kerbrat avant d’être racheté par l’agglomération Seine-Eure au début des années 2000.

L'ancien bailliage de Pont de l'Arche. © Fondation du patrimoine

La municipalité et la communauté d’agglomération souhaitent aujourd’hui réhabiliter le site en lieu de loisir et d’activités culturelles.

L’édifice présente néanmoins un état sanitaire préoccupant et mérite d’importants travaux. D’après une étude réalisée en 2019 et validée par la DRAC, une programmation d’interventions d’urgence est nécessaire pour sauvegarder l’édifice et lui garantir un avenir.

Les tuiles plates sont à restaurer. Le voligeage doit lui être remplacé. En hauteur, même constat. Les charpentes de l’édifice sont contaminées par des micro-organismes et le rempart, ainsi que la tour philippienne, s’effondrent.

• Manche

Le pigeonnier et les dépendances du Manoir de Lanquetot ont besoin d’aide dans la Manche. Ce domaine du Moyen-Âge "menace de s’effondrer de façon imminente", alerte même la Fondation du Patrimoine. Un quart de la façade du pigeonnier, bâti au XVe siècle, est aujourd’hui détruit, laissant un trou béant dans son cœur.

Des travaux vont être entrepris en 2024 pour sauver le domaine avec notamment le sauvetage du pigeonnier. Ils devraient s’achever en septembre 2025.

Le pigeonnier et les dépendances sont implantés sur un domaine qui s’étend sur 2 hectares. La propriétaire du site agricole médiéval a sauvé une grande partie du site grâce à différentes restaurations. Elle a d’ailleurs ouvert le site au public en proposant, notamment, de nombreux ateliers.

• Orne

Dans l’Orne, la chapelle de l’hôpital de Mortagne-au-Perche a été retenue pour l’édition 2023 du Loto du Patrimoine. Le centre hospitalier de Mortagne-au-Perche souhaite réhabiliter l’espace Marguerite de Lorraine du site. À savoir, le bâtiment Saint-François, de 1250 mètres carrés, et sa chapelle de 380 mètres carrés.

Cette restauration permettra "d'accueillir un espace de tiers-lieu à destination des résidents de l’Ehpad", rapporte la Fondation du Patrimoine sur son patrimoine. Ainsi qu’à l’accueil d’un public beaucoup plus large.

La chapelle de l’hôpital de Mortagne-au-Perche. © Fondation du Patrimoine

Les travaux vont commencer en 2024. Les infiltrations d’eau ont habité au fil des années la couverture de la chapelle "qui montre en plus des défaillances structurelles". Le clocher subit les mêmes dégâts.

Le couvent Saint-François et Sainte-Claire a été construit en 10 ans par la volonté de Marguerite de Lorraine. Dès 1515, les sœurs Sainte Elisabeth de Hongrie s’y installent pour prodiguer des soins aux personnes en difficultés selon la règle de l’ordre des Clarisses. Au début de la révolution française, l’abbaye devient bien-national.

En 1992, le site accueille une maison de retraite. Les pensionnaires resteront sur place jusqu’en 2011.

• Seine-Maritime

C’est l’église Sainte-Madeleine qui a été sélectionnée à La Bouille. Le clocher de l’édifice religieux, dont les travaux de construction ont débuté en 1423, est actuellement en état de péril. Des chutes de pierres ont d’ailleurs causé "des caisses de la couverture en tuiles de la nef et de ses bas-côté", rapporte la Fondation patrimoine sur son site internet.

L'Eglise Sainte-Madeleine de la Bouille. © Fondation du patrimoine

La mairie n’a eu d’autre choix que d’installer un filet de protection sur la façade de l’édifice religieux en 2020. Mais aujourd’hui, c’est bien d’une restauration générale dont a besoin l’église Sainte-Madeleine.

Des travaux qui seront menés, dès la fin de l’année, à l’intérieur et à l’extérieur de cette dernière. Le montant du chantier est estimé à 1,8 million d’euros. Sur ce million, 820.000 euros sont réservés à la restauration du massif occidental et du clocher, notamment sa flèche.

Charlotte Lesage