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Incendie au château de Serquigny: Rima Abdul Malak promet que l'État investira pour "faire renaître ce lieu"

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L'édifice, bâti au 17e siècle, a été ravagé par les flammes le 31 décembre. La ministre de la Culture en a fait la visite aux côtés du maire jeudi 4 janvier.

Casque de chantier posé sur la tête, Rima Abdul Malak a arpenté les décombres et constaté l'ampleur des dégâts. Jeudi 4 janvier, la ministre de la Culture a pris le temps de remercier les sapeurs-pompiers intervenus pour éteindre l'incendie du château de Serquigny, et de discuter avec Frédéric Delamare, maire de cette petite commune de l'Eure, très attaché au patrimoine local.

Les flammes sont apparues tôt dans la matinée du 31 décembre dans cet édifice bâti au 17e siècle, dont la façade et la toiture sont classées aux Monuments historiques depuis 1951. Malgré l'intervention de 80 sapeurs-pompiers, le château est aujourd'hui défiguré. De la toiture et des planchers, il ne reste presque plus rien. Si bien qu'un arrêté de péril a été pris par la mairie de Serquigny.

En marge de sa visite sur les lieux, Rima Abdul Malak a délivré un message d'optimisme pour l'avenir du site. "Certes, c'est extrêmement dramatique. Mais le château tient debout, pourra être reconstruit", a-t-elle promis face à la presse.

Des travaux "d'urgence" à mener

La ministre de la Culture s'y est engagée: l'État prendra sa part dans la restructuration de l'édifice sinistré. Le département également. Un soutien du Loto du Patrimoine, voire une collecte de la Fondation du patrimoine, n'est pas à exclure.

Mais la priorité n'est pas -encore- là. "Avant d'en arriver à la reconstruction, il y a des travaux de sauvegarde, d'urgence qui sont nécessaires", insiste la locataire de la rue de Valois.

Viendra ensuite le temps d'"engager la discussion avec les propriétaires". Au nombre de 23, ces derniers auraient fait l'acquisition du site pour des raisons fiscales et l'ont délaissé ces dernières années. L'idée, selon Rima Abdul Malak, est de voir "s'ils sont prêts à céder leurs parts, par exemple, et chercher un autre projet qui pourrait à l'avenir faire renaître ce lieu".

Une association créée pour accompagner "l'élan"

La mairie de Serquigny, épaulée par la préfecture, a pu entrer en contact avec 12 des propriétaires. "La majorité d’entre eux sont prêts à céder leurs parts de manière très avantageuse, voire à l’euro symbolique", assure Frédéric Delamare, l'édile de Serquigny.

L'intéressé se veut néanmoins prudent. "C'est comme beaucoup de ces sujets complexes. Ça va assez vite au début, et c'est quand on va dans le détail que c'est toujours un peu plus délicat", pointe-t-il.

Pour accompagner les travaux de sauvegarde à venir, Frédéric Delamare a mis sur pied une association. Le collectif proposera "à toute personne de rejoindre cet élan, afin de prévoir un projet d’avenir ambitieux, qu’il soit public, privé, touristique, hôtelier, patrimonial ou muséal".

Le château de Serquigny en feu.
Le château de Serquigny en feu. © BFM Normandie

Une enquête en cours, la piste des squatteurs écartée

Pendant ce temps, l'enquête ouverte par le procureur de la République d'Évreux, Rémi Coutin, se poursuit. Selon les premiers éléments portés à sa connaissance, "le feu serait vraisemblablement d'origine humaine", puisque le bâtiment n'est pas équipé d'électricité et qu'aucun impact de foudre n'a été recensé le week-end du drame.

"S’agit-il d’un incendie accidentel ou volontaire? Ce sera là l’objet de l’enquête de gendarmerie", expose le parquet.

Du côté de la préfecture, on rejette en tout cas l'hypothèse de squatteurs installés dans le château, née et alimentée sur les réseaux sociaux. "Ça a été vérifié", corrobore Rima Abdul Malak. D'après Frédéric Delamare, les lieux étaient parfois le théâtre d'urbex et de "quelques occupations festives", mais rien de plus.

Paul Biloquet avec Florian Bouhot