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"Il y a trop d'eau": les agriculteurs normands inquiets pour leurs cultures après les intempéries

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Le taux de précipitations a été supérieur à la normale ces derniers mois dans la région. Les agriculteurs craignent les conséquences sur leurs parcelles.

A Bois-Guillaume (Seine-Maritime), la récolte 2025 est encore loin. Pour cause, les agriculteurs sont inquiets. Sur sa parcelle, près de Rouen, Lucien Puech D’Alissac, agriculteur et vice-président des JA76, ne peut que constater les dégâts des intempéries sur ses cultures.

“ll y a des vers de terre qui font plein de petits trous. Ça respire, ça vit. Mais, il y a trop d’eau”, déplore-t-il à BFM Normandie.

Il montre un coin de ses terres, plus vert que les autres : “Là, bas, ça reverdit tout seul, c’est un petit peu plus haut, il y a moins d’eau qui arrive. Ici, il n’y a plus rien. On a eu trop d’eau cet hiver et ça continue”, raconte-t-il.

Il s’approche du sol: “Quand on voit, là, les pieds qui sont asphyxiés. Ça jaunit, ça a du mal à respirer. Ca donne ça”.

Des précipitations plus importantes que la normale

Depuis le mois de novembre, l'agriculteur subit de trop fortes précipitations. Un phénomène de plus en plus fréquent, selon lui. D’après les relevés d’Info Climat, le taux de précipitations entre le 1er septembre et le 1er février dernier est 22% supérieur à la normale en Seine-Maritime.

“Il suffit de se souvenir des inondations qui ont touché à la fois le Pas-de-Calais, mais aussi une partie de la Normandie et, cette année, depuis le mois de novembre, des pluies assez conséquentes", résume Patrick Marlière, météorologue et directeur d’Agate Météo.

"C’est aussi toute l’année 2024 qui a été copieusement arrosée avec des épisodes très marqués, au printemps, en été et à partir du mois de septembre”, ajoute-t-il.

Les agriculteurs craignent déjà les conséquences de ces épisodes pluvieux. “Le problème c’est que si on a des hivers qui continuent d’être comme ça, les surfaces de céréales, de blé d’orge, de colza vont diminuer, car ce n’est pas possible. Économiquement, quand on est obligé de resemer des parcelles complètes, car tout était dans l’eau, ça tient pas le coup”, ajoute Lucien Puech D’Alissac.

Selon les experts, un retour à la normale des précipitations est prévu dans les prochains mois, laissant entrevoir l’espoir pour les récoltes de 2025.

Vincent Serron, Paul Biloquet avec Mélanie Hennebique