Eure: le gérant d'un haras normand et des complices poursuivis pour un trafic de chevaux

Des box à chevaux (illustration). - dr
Le gérant d'un haras de l'Eure et deux complices, soupçonnés d'être impliqués dans un trafic de chevaux entre la France et la Hongrie, seront jugés devant le tribunal correctionel d'Evreux le 25 mars, a annoncé lundi la gendarmerie.
L'enquête a débuté en mai 2022 après un signalement sur "un trafic international de vente d'équidés" de l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE) auprès de la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), qui a opéré des contrôles, précise la gendarmerie dans un communiqué.
Un prix surévalué à la revente
Une enquête pour "escroquerie en bande organisée" est ouverte en mars 2023 par le parquet d'Evreux, et confiée à la Section de recherches de Rouen, en cosaisine avec l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) et la BNREVP. Une coopération policière internationale est initiée sous l'égide d'Europol et d'Eurojust.
"Au mépris des réglementations sanitaires et en lien avec des groupes criminels hongrois, le gérant d'un haras implanté dans l'Eure (27) importe de Hongrie, via une société spécialisée dans le transport de chevaux, des équidés dont l'origine est falsifiée", indique la gendarmerie.
"Il procède ensuite à leur revente notamment auprès de centres équestres implantés dans la région normande mais également sur l'ensemble du territoire national, en surévaluant le prix de l'animal", est-il ajouté.
Plus d'une trentaine de victimes
Le gérant et deux complices ont été interpellés une première fois fin septembre 2024. Le premier a reconnu avoir "importé entre 150 et 200 chevaux par an depuis 2021 en se fournissant dans divers pays dont la Hongrie, la Belgique, l'Espagne et le Portugal".
Ils ont été remis en liberté et placés de nouveau en garde à vue le 21 janvier.
En attendant leur comparution le 25 mars devant le tribunal d'Evreux, "le principal instigateur du trafic est placé sous contrôle judiciaire", précisent les gendarmes, en soulignant que "près de 400.000 euros d'avoirs criminels" ont été saisis.
Une trentaine de victimes, essentiellement des particuliers et des centres équestres, ont été identifiés et 17 dépôts de plainte ont été enregistrés, a précisé une source proche du dossier.