BFM Normandie
Normandie

Cherbourg: la gérante du café du Port se bat contre l'expulsion d'Aladin, un "employé modèle"

placeholder video
Alain, 25 ans, est un marocain vivant en France, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français. Employé jusqu'à peu dans un café de Cherbourg (Manche), la gérante du café a multiplié les recours pour éviter l'expulsion de celui qu'elle décrit comme "l'employé modèle".

Son ancienne patronne le décrit comme "l'employé modèle". Aladin, 25 ans, a été embauché au Café du port à Cherbourg-en-Cotentin (Manche) en août 2022 mais vivait en France depuis 2019. Problème: Marocain, il était détenteur d'une fausse carte d'identité espagnole. Après un contrôle conjoint de l'Urssaf, la police aux frontières et de l'Inspection du travail en juin dernier, une obligation de quitter le territoire français lui a été notifiée.

Impensable pour son employeuse, ses amis et ses collègues. "Professionnellement, c'est l'employé parfait. Il n'a jamais été dans la délinquance, il n'y a pas de problème avec Aladin. C'est quelqu'un qui est vraiment très inséré, il parle français, il écrit français, il a des collègues français", explique à BFM Normandie Sandrine Poulain, gérante du Café du port.

Elle a bien tenté des recours auprès des avocats, élus et associations, elle a médiatisé son affaire et a publié des communiqués sur les réseaux sociaux, sans résultat. Mardi, la police aux frontières a convoqué Aladin pour lui signifier son expulsion vers le Maroc, prévue le lendemain, mercredi.

Il ne s'est pas présenté pour son expulsion

Dans la foulée, Aladin aurait fait ses adieux laissant derrière lui sa compagne, ses amis et ses collègues. Mais alors qu'il devait être escorté jusqu'à Roissy à 6h mercredi, il ne s'est pas présenté.

"Il m'a dit que dès lundi, il avait trouvé un studio. Je ne sais pas où il est, je pense à Paris mais je ne suis pas sûre. Il m'a dit 'dès lundi, je travaille'", précise Sandrine Poulain, qui est toujours en contact avec son ex-employé.

Elle assure à BFM Normandie qu'elle avait bien demandé un document d'identité en règle lors de son embauche en août 2022, mais impossible pour elle de s'apercevoir que c'était un faux.

"Il avait peur"

De toutes façons, "la seule possibilité qu'il avait en France pour travailler, c'était d'avoir de faux papiers, donc il a fait une fausse carte d'identité", explique-t-elle avec quelques regrets. "Il n'a pas demandé la régularisation parce qu'il avait peur. C'est une bêtise parce qu'il aurait pu le faire, moi j'aurais pu le régulariser."

Sandrine Poulain ne compte pas s'arrêter là. Elle a précisé à BFM Normandie être en contact avec d'autres associations afin de lui venir en aide. La préfecture de la Manche a indiqué, de son côté, qu'une nouvelle procédure d'éloignement sera mise en œuvre en cas d'interpellation par les forces de l'ordre.

Tristan Rickli et Astrid Bergere