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Ce que l'on sait sur le viol aggravé subi par une femme à son domicile à Cherbourg-en-Cotentin

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La victime a été hospitalisée après les faits, survenus le 4 août dernier. Son pronostic vital est, depuis, toujours engagé.

Un homme a été placé en garde à vue jeudi, suspecté d'avoir commis un "viol accompagné d'actes de barbarie" sur une jeune femme à Cherbourg-en-Cotentin, dans la Manche. La victime a dû être hospitalisée avec un pronostic vital engagé.

• Plusieurs viols à son domicile

Âgée de 29 ans, la victime a été violée à son domicile, situé dans le centre-ville de la commune normande, le vendredi 4 août. Selon les informations de BFMTV, les secours, qu'elle a alertés, l'ont retrouvée nue et en état de choc.

Elle a déclaré qu'un homme s'était introduit dans son logement avant de la saisir par le cou et de la frapper à plusieurs reprises au visage et sur le corps. Il l'a ensuite violée plusieurs fois.

Le suspect est "un individu qu'elle (la victime, ndlr) avait déjà vu mais qu'elle ne connaissait pas", indique Pierre-Yves Marot, le procureur de la République de Cherbourg-en-Cotentin dans un communiqué.

• Pronostic vital engagé

La victime a été immédiatement hospitalisée avec un pronostic vital engagé. Elle a dû subir une opération en urgence. Pierre-Yves Marot évoque "des faits d'une grande violence".

Le médecin légiste a constaté une perforation de l'intestin, du péritoine, du diaphragme, du pneumothorax, des fractures aux côtes et un risque de septicémie, a appris BFMTV. La jeune femme était toujours hospitalisée vendredi, avec un pronostic vital engagé, précise le parquet.

Une cellule psychologique a été ouverte pour le personnel de l'hôpital où la victime a été transportée, a appris BFMTV confirmant une information de France Bleu.

• Le suspect défavorablement connu des services de police

Le suspect a été confondu le mercredi 9 août grâce à une trace papillaire relevée sur une porte où il avait posé la main dans le logement de la victime. Le fichier automatisé des empreintes digitales a ainsi reconnu Oumar N, un homme de 18 ans défavorablement connu des services de police pour des affaires de violences.

Le jeune homme a 17 mentions au fichier du traitement des antécédents judiciaires, a appris BFMTV de sources policières, confirmant une information du Figaro.

Parmi ces affaires, un viol sur mineur en 2019 au sein d’un internat socio-éducatif médicalisé et une tentative d’agression sexuelle sur sa sœur de 12 ans, en 2022.

Après son placement en garde à vue, il a dans un premier temps contesté les faits avant de les "reconnaître laconiquement". "Il n'a manifesté absolument aucune empathie pour la victime", révèle une source au quotidien national.

Une information judiciaire a été ouverte ce vendredi du chef de "viol accompagné d'acte de barbarie". Elle a été confiée au parquet de Coutances. L'homme a été mis en examen ce samedi. Il avait été placé en détention provisoire la veille au soir.

• De nombreuses réactions politiques

Ce viol aggravé a suscité des réactions politiques. Le maire socialiste de Cherbourg-en-Cotentin, Benoît Arrivé, a exprimé sa "très vive émotion" envers la victime dans un communiqué relayé par Ouest-France.

La députée écologiste Sandrine Rousseau a dit sur X (anciennement Twitter) apporter sa "solidarité" et son "soutien" à la victime. "Le viol n'est pas le résultat d'une pulsion sexuelle, n-ième illustration. C'est un acte de destruction", a-t-elle affirmé.

"Le barbare auteur de cet acte abject a reconnu les faits, qu'il soit lourdement condamné", a quant à lui écrit le président des Républicains, Éric Ciotti.

"Je rêve d’une France où une jeune femme ne risque pas de finir dans le coma, après avoir été cambriolée, violée et atrocement torturée par Oumar le multirécidiviste dans sa propre maison", a de son côté réagi Éric Zemmour, président de Reconquête.

À gauche, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a répondu aux attaques des extrêmes sur les origines supposées du suspect.

"Un criminel doit être condamné pour ses crimes qu’il s’appelle Oumar, Francis, Michel, Émile, Guy ou Patrice. La barbarie, la perversion, le vice n’ont ni couleur de peau ni nationalité. Se servir d’un acte odieux pour sous-entendre que les immigrés sont des violeurs est raciste", a-t-il insisté sur X.

Cécile Ollivier avec Juliette Vignaud