BFM Normandie
Normandie

Ce que l'on sait sur la nuit de violences urbaines dans le quartier de Perseigne à Alençon

placeholder video
24 véhicules ont été incendiés et trois autres retournés dans la nuit de mardi à mercredi dans le quartier de Perseigne à Alençon où des renforts de police sont déployés.

Des violences urbaines ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans le quartier de Perseigne à Alençon. Des policiers ont été pris pour cible par des tirs de mortiers d'artifice.

• Que s'est-il passé?

Dans l'après-midi de mardi, un jeune automobiliste a refusé de se soumettre à un contrôle policier, indique une source policière à BFMTV. Il a finalement été interpellé et a ensuite incité les jeunes du quartier à se rebeller dans la nuit.

Selon les informations de RMC, dans la voiture à l'origine du refus d'obtempérer se trouvait aussi un homme sous le coup d’un mandat d’arrêt. Le conducteur de la voiture aurait également menacé de mort les policiers lors de son interpellation.

"Ce qu'on a connu hier soir, c'est la conséquence directe du travail que fait la police sur le quartier de Perseigne et à Alençon", a indiqué sur BFMTV le préfet de l'Orne, Sébastien Jallet.

Selon un communiqué du syndicat Alliance 61, "ces violences font suite à une interpellation et placement en garde à vue pour refus d'obtempérer". Interrogé sur ce point par l'AFP, le parquet d'Alençon n'a pas donné suite.

• Une trentaine d'individus cagoulés

Les incidents ont éclaté à partir de 23 heures lorsqu'une cinquantaine de personnes, munies de barres de fer, se sont opposées aux forces de l’ordre, selon une source policière à BFMTV. Le préfet de l'Orne parle d'une "trentaine d'individus".

Au total, 24 voitures ont été brûlées et trois véhicules ont été retournés "pour freiner la progression des forces de l'ordre", indique la préfecture dans un communiqué.

Ces individus "ont mené une action coordonnée de violences urbaines, avec la volonté manifeste d'attirer les forces de l'ordre dans un guet-apens", poursuit le préfet de l'Orne.

Les policiers ont été la cible d’une quarantaine de tirs de mortiers d’artifice, des conteneurs à poubelles ont été incendiés et des abribus ont été détruits. 20 pompiers avec trois engins ont été engagés.

• Aucune interpellation

Les violences ont pris fin vers 2 heures du matin lors de l'intervention des forces de l'ordre qui a "permis de mettre en fuite les émeutiers". Aucun individu n'a été interpellé à ce stade.

"L'intervention rapide et en nombre de forces de sécurité a permis [...] de dégager les barricades et de ramener l'ordre sur le quartier de Perseigne", estime le préfet dans son communiqué.

Le parquet d'Alençon a ouvert une enquête pour identifier les auteurs, a appris BFMTV. La ville d'Alençon et la communauté urbaine annoncent, dans un communiqué, porter plainte face à la dégradation du mobilier public.

• Des renforts déployés

Les policiers d'Alençon ont été épaulés durant la nuit par neuf policiers nationaux venant de la Sarthe et onze gendarmes de l'Orne.

Au total, 35 membres des forces de l'ordre ont été engagés sur ces violences urbaines et sont restés toute la nuit pour sécuriser la zone.

"Une présence des forces de sécurité sera maintenue à un haut niveau dans les prochains jours", assure le préfet.

• Un manque de policiers

Si le "calme est revenu", note mercredi matin le maire d'Alençon, Joachim Pueyo, sur BFMTV, il dénonce des "faits inacceptables" et se pose aussi la question des "sanctions pénales" à l'encontre des auteurs des violences.

Selon l'élu, cité par l'AFP, "il n'y a pas assez de policiers la nuit" malgré les postes supplémentaires qui avaient été créés à Alençon à la fin 2021.

Le syndicat Alliance établit le même constat avec un "manque cruel d'effectif alors qu'on parle de supprimer la brigade anticriminalité du commissariat de police d'Alençon par manque de policiers". Il demande "un renfort immédiat d'effectifs" dans le département.

• Des violences urbaines récurrentes

Le quartier de Perseigne à Alençon est régulièrement le théâtre de violences urbaines. Les faits les plus importants remontent à la fin octobre 2021 lorsqu'une quinzaine de véhicules avaient été incendiés.

"Les mêmes faits se sont produits en mars 2021", ajoute sur BFMTV le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP police FO dans l'Orne, Michaël Métairie.

"À chaque fois que mes collègues présents sur le terrain, tentent d'interpeller des individus qui trafiquent, voici ce qu'il se passe derrière", complète Michaël Métairie.

Votre nouvelle chaîne BFM Normandie se lance ce mercredi 28 septembre pour y découvrir toute l’actualité de la région.

Amaury Tremblay