Mondeville: un salarié de l'usine Bosch fait 10 jours de grève de la faim pour protester contre son licenciement

Devant l'usine Bosch de Mondeville (Cavados), des écriteaux, du matériel laissé en vrac, des pancartes... et notamment celle de Thierry: "En grève de la faim".
Les salariés de l'usine étaient en grève depuis près d'un mois mais un accord a été trouvé entre la direction et les syndicats. Il sera signé dans les prochaines semaines. La moitié des 400 salariés pourront partir en pré-rétraite, les autres employés seront licenciés.
Thierry, salarié depuis une trentaine d'années dans l'entreprise, va faire partie des licenciements dans quelques mois et a décidé d'opter pour la manière forte pour protester contre cette décision.
"J'ai dormi pendant dix nuits non-stop devant mon usine. J'ai fait la grève de la faim, je n'avais qu'un litre et demi d'eau par jour", confie à BFM Normandie Thierry Deschamps.
Une indemnité de plusieurs milliers d'euros
Si Thierry ne s'est pas alimenté pendant dix jours, c'est parce que le salarié voulait bénéficier du dispositif de pré-retraite lui donnant accès à une partie de son salaire et à certains avantages de l'entreprise. Cette dernière refuse, Thierry n'y étant pas éligible.
"On me dit 'il va te manquer deux mois', je réponds que j'ai trois mois et demi de congés et plus de 300 heures supplémentaires (...), on s'est arraché comme des dingues. Mais non", fustige l'employé.
Comme huit autres salariés dans son cas, Thierry a droit à une belle indemnité de départ, mais déclare que ce n'est pas ce qu'il recherche. Pour le salarié, Bosch "c'est ma famille". Il souhaite d'ailleurs "rester Bosch" jusqu'à la fin de sa carrière, quoi qu'il en coûte.
À 54 ans, le père de famille est contraint de retrouver un emploi comme la moitié des employés licenciés. Contactée par BFM Normandie, la direction n'a pas répondu à notre demande.
Les syndicats, eux, ont annoncé avoir trouvé un accord contractualisé dans les prochaines semaines avec une prime de départ pour tous les salariés, s'élevant à plusieurs milliers d'euros.