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Calvados: le corps d'une défunte absent du cercueil au crématorium, l'habilitation des pompes funèbres suspendue

Des cercueils entreposés (illustration).

Des cercueils entreposés (illustration). - BFM Paris Île-de-France

Près de Deauville, une famille a participé à la crémation d'une défunte dont le corps ne se trouvait pas dans le cercueil. Les proches n'ont été mis au courant que deux jours après les obsèques.

Une famille normande a vécu une mésaventure à peine croyable au crématorium de Touques, situé près de Deauville, comme rapporté par nos confrères de Ouest-France. Au mois de septembre dernier, la famille d'Annick Dupard se réunit pour participer au funérailles de cette dame de 70 ans.

Si tout semble se passer comme prévu le jour des obsèques, en dépit de la peine du deuil, un deuxième coup de massue s'abat sur les proches d'Annick Dupard, deux jours après la cérémonie.

"C'était dur d'entendre ça"

Le lundi 16 septembre, Emmanuelle Drouet, la nièce de la défunte, reçoit un coup de téléphone inattendu du gérant des pompes funèbres, Raphaël Fatout. Au bout du fil, Emmanuelle apprend que le corps de sa tante n'était pas dans le cercueil le jour de la cérémonie précédant la crémation.

"Le corps congelé de ma tante n’avait pas pu être déposé dans le cercueil en raison de sa corpulence. Je n’avais pas les mots. C’était dur d’entendre ça", déclare-t-elle auprès de Ouest-France.

"Mon cousin a joint le crématorium pour avoir des explications. On lui a répondu que les salariés étaient au courant (lors des obsèques, NDLR), mais ils ont préféré ne pas nous avertir en raison des circonstances…", déplore encore Emmanuelle Drouet.

Pompes funèbres et crématorium se renvoient la balle

Le gérant des pompes funèbres se justifie de cette mésaventure auprès du journal, expliquant que le corps avait été "remis en cellule réfrigérée à Caen".

"J’avais demandé à mon sous-traitant de conduire le corps au crématorium. Mais à son arrivée à la chambre funéraire, il lui a été impossible de mettre le corps dans le cercueil. La police n’a donc pas mis les scellés", avance le gérant des pompes funèbres.

Pour lui, le crématorium aurait dû s'interroger sur le fait de voir un cercueil arriver sans les scellés obligatoires apposés après la mise en bière.

En face, la société Crématoriums de France assure à Ouest-France que "la mise en bière et les scellés relèvent de la responsabilité des pompes funèbres", et déplore "que les proches aient eu à vivre une telle expérience".

La famille de la défunte n'a pas souhaité porter plainte. Le corps de la défunte, lui, a été placé dans un nouveau cercueil 48 heures après la cérémonie, le lundi, afin d'être envoyé au crématorium. La société de pompes funèbres a vu son habilitation être suspendue pour trois mois par la préfecture.

Alexis Lalemant Journaliste