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Y a-t-il plus d'épisodes de pollution cette année dans les Bouches-du-Rhône?

Depuis le début de l'été, 14 épisodes de pollution à l'ozone ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône.

Depuis le début de l'été, 14 épisodes de pollution à l'ozone ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône. - AFP

À ce jour, le département comptabilise 24 épisodes de pollution en 2022.

Les pics de pollution se suivent dans les Bouches-du-Rhône. Depuis le début de l'été, le département a connu un enchaînement d'épisode de pollution. C'est encore le cas cette semaine, avec une alerte de niveau 1 déclenchée par la préfecture du département.

Mais y a-t-il plus d'épisodes de pollution cette année? La succession de ces pics de pollution pose en effet question. Pourtant, selon Florence Peron, ingénieur d'études à Atmo Sud, l'année 2022 reste dans la moyenne, en tout cas pour l'instant.

"En moyenne, il y a entre 10 et 20 épisodes de pollution à l'ozone dans les Bouches-du-Rhône et il faut y ajouter environ 10 épisodes aux particules, soit entre 20 et 30 épisodes de pollution par an", dans le département explique-t-elle à BFMTV.com.

Les Bouches-du-Rhône comptabilisent à ce jour 14 épisodes de pollution à l'ozone pour la période estivale 2022, et 10 de particules fines cette année, dont 4 cet été. Soit au total, 24 épisodes de pollution recensés depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

À savoir qu'un épisode de pollution correspond à un jour de pollution, et que la période estivale se compte entre les mois d'avril et de septembre. L'été, propice aux épisodes de pollution à l'ozone étant toujours en cours, le bilan pourrait toutefois s'alourdir dans les Bouches-du-Rhône, notamment si les épisodes de chaleur se poursuivent.

La pollution à l'ozone est principalement active lors de la période estivale, l'ozone étant un polluant saisonnier qui se forme naturellement au dessus de 25°C. Considéré comme un polluant secondaire, il se forme à partir de polluants primaires comme l'oxyde d'azote, notamment émis par les transports routiers et les industries.

"Dans la Métropole de Marseille, 30% des émissions d'oxyde d'azote proviennent du transport routier, 31% du maritime et 30% du secteur industriel. Donc ça fait quand même 60% pour les transports" à eux tout seuls, précise Florence Peron.

Avec les fortes chaleurs qui touchent la région Provence-Alpes-Côte d'Azur cet été, l'ozone devrait logiquement augmenter. Pourtant, les niveaux d'ozone ne semblent pas exploser, indique Florence Peron.

"Malgré tout, l'ozone est le seul polluant dont les concentrations ne baissent pas en région Sud, malgré la baisse des émissions de polluants précurseurs", précise Atmo sur son site. La baisse de ces polluants, dont l'oxyde d'azote peut s'expliquer par plusieurs facteurs: la baisse d'activité des industries, la baisse du trafic des transports avec notamment la voiture qui est moins utilisée pour voyager.

Florence Peron souligne également un "effort technologique" concernant les véhicules et les rejets d'oxyde d'azote moins importants. Un bilan de la pollution à l'ozone dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est prévu d'ici la fin de l'été.

Le bilan des cinq dernières années dans les Bouches-du-Rhône

Sur ces cinq dernières années, l'année 2022 est pour le moment la troisième année où le plus d'épisodes de pollution ont été enregistrés (24) dans les Bouches-du-Rhône. Première au classement, l'année 2018 compte 29 épisodes de pollution dans le département. Puis 2019, avec 28 épisodes de pollution recensés.

Sur ces cinq dernières années, c'est en 2020 que les épisodes de pollution ont été les moins nombreux avec "seulement" 7 épisodes de pollution à l'ozone enregistrés sur toute l'année, et aucune pollution aux particules fines relevée. Ce chiffre peut notamment s'expliquer par le confinement national lié à la crise sanitaire du Covid-19, qui avait paralysé l'activité humaine pendant plusieurs mois.

Shéhérazade Ben Essaid