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"Tourists go home": à Marseille, les touristes ne sont plus les bienvenus

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Dans les rues de Marseille, plusieurs messages ont été laissés à l'intention des touristes pour les dissuader de revenir dans la cité phocéenne. Les habitants se plaignent de l'incivilité et du manque de savoir-vivre des vacanciers.

"TOURISTS GO HOME". L'injonction s'étale en noir sur les marches, les murs et les poteaux de la cité phocéenne. "Je trouvais ça drôle parce qu'on ne les avait jamais vues et c'est, entre guillemets, beau. Mais après, plus on avançait et plus on se disait que ce n'était peut-être pas fait par hasard en fin de compte", se questionne Léna au micro de BFMTV, avant d'immortaliser la fresque.

La touriste dijonnaise ne se méprend pas. Avec plus de quatre millions de vacanciers chaque année, Marseille est l'une des villes les plus visitées de France. Mais au-delà du Vieux-Port, des calanques et des plages idylliques, les habitants saturent face au manque de savoir-vivre de certains touristes, et ont décidé d'exprimer leur ras-le-bol, à coup de peinture et de slogan bien trempé.

"C'est un peu surprenant, surtout qu'on les a rencontrés à plusieurs endroits, et tout de suite ça m'a interloqué. Ce n'est pas un message positif. On attend autre chose comme accueil à Marseille", regrette Claire-Marie, une touriste nantaise.

"Il y a beaucoup trop de monde"

Du côté des habitants, ces tags ne font pas l'unanimité. Mais, ils pointent toutefois une problématique commune. Le bruit incessant des valises à roulette, les paysages bondés de monde et les déchets laissés à l'abandon alimentent peu à peu la colère des locaux.

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Au pied des marches, quartier Malmousque dans le 7e arrondissement, Agnès, une habitante partage le même avis. "Il y a beaucoup trop de monde qui viennent en voiture. Moi, je ne dis pas 'les touristes go home', pas du tout, assure Agnès. Mais, il faut qu'ils se tiennent correctement et qu'ils respectent notre lieu de vie".

Limiter l'accès à certains quartiers de Marseille

Cette année, le tourisme est en hausse à Marseille. Pour le week-end du 15 août, le taux d'occupation des hôtels a plafonné à 85%, soit 12 points de plus comparé à 2024. Après la régulation des Airbnbs, la municipalité s'interroge sur la nécessité de limiter l'accès à certains secteurs.

"Il n'y a pas de surtourisme à Marseille. Il y a des zones dans Marseille où il peut y avoir un début de surtourisme", explique Jean-Pierre Cochet, adjoint au maire de Marseille et président de l'Office du tourisme.

"La première des choses c'est de 'démarqueter' ces secteurs, pour employer un affreux barbarisme, c'est-à-dire ne pas encourager les touristes à s'y rendre pour ne pas transformer ces quartiers en quartiers fantômes ne vivant que de tourisme de passage avec des nuisances extrêmement significatives", poursuit-il.

À titre d'exemple, les célèbres calanques autrefois libres d'accès sont à présent limitées à 400 personnes par jour - seul moyen pour la municipalité de freiner l'érosion et de préserver la végétation.

Orlane Edouard