Quatre mois de prison pour les propriétaires d'un immeuble marseillais qui menaçait de s'effondrer

(Photo d'illustration) - AFP
Un maçon et un expert-comptable associés au sein d'une société propriétaire d'un immeuble marseillais qui menaçait de s'effondrer, ont été condamnés ce lundi à huit mois de prison dont quatre avec sursis, la partie ferme étant à purger à domicile sous surveillance électronique.
Les deux prévenus ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Marseille pour mise en danger de la vie d'autrui. Ils devront en outre s'acquitter d'une amende de 15.000 euros, soit le maximum possible, qui a été retenu "au regard de leurs motivations financières et de leur patrimoine conséquent", selon la justice. Leur société civile immobilière a quant à elle été condamnée à une amende de 75.000 euros.
"Un risque avéré et immédiat d'effondrement"
L'immeuble dont ils étaient propriétaires, situé en plein centre de Marseille, présentait selon le tribunal "un risque avéré et immédiat d'effondrement, à l'image d'un château de cartes." L'expert désigné par le tribunal administratif, dans le cadre d'une procédure de péril grave et imminent, avait estimé que l'immeuble avait vocation à être démoli. Mais les propriétaires s'étaient appuyés sur d'autres diagnostics, moins alarmistes, pour obtenir des subventions publiques à hauteur de 400.000 euros pour réaliser des travaux structurels.
L'alerte sur l'état alarmant du bâtiment avait été donnée par un locataire en novembre 2018, quelques jours après le drame de la rue d'Aubagne, qui a fait huit morts dans l'effondrement de deux immeubles en plein centre-ville de Marseille.
La propriétaire occupant le dernier étage de l'immeuble a été relaxée, le tribunal considérant que les obligations de sécurité ne s'imposaient pas à elle. Elle avait alerté la SCI propriétaire du reste de l'immeuble.
Trois locataires évacués de l'immeuble ont entre autres été reçus comme parties civiles, leur indemnisation étant renvoyée à une audience le 9 décembre. Leurs avocats avaient plaidé que, sans les mesures de sécurité immédiate prises, notamment l'installation d'une "véritable cage métallique pour maintenir l'immeuble, il se serait effondré comme à la rue d'Aubagne."