Pour Benoît Payan, la visite d'Elisabeth Borne à Marseille a été "inutile"

La Première ministre était pour la première fois en visite officielle dans la cité phocéenne, où elle s'est notamment entretenue avec le maire de la ville.

Il n'a pas mâché ses mots. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a confié sa déception sur les marches de l'Hôtel de Ville ce lundi à l'issue d'un entretien d'une heure avec la Première ministre, Elisabeth Borne. Cette dernière a profité d'un déplacement dans la cité phocéenne pour évoquer avec l'édile la loi 3DS, qui prévoit notamment une réforme de la Métropole.

Benoît Payan a déploré le manque de réponse de la cheffe du gouvernement face à des interrogations précises de sa part, notamment en ce qui concerne le tranfert de compétences et les allocations de compensation, reversées par la Métropole aux communes.

"Les Marseillais ne peuvent pas payer deux fois pour les autres. Ils ne peuvent pas payer pour les autres communes de la métropole. On ne peut pas payer deux fois pour les pompiers, on ne peut pas payer deux fois pour le stade. C'est simplement rétablir de la justice", a-t-il indiqué au micro de BFM Marseille Provence.

"Ce sont des questions que nous avons posées à la Première ministre. Aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, ses propres services ne lui ont toujours pas apporté de réponse. Il est temps qu'ils se mettent tous au travail, et vite. Si j'étais elle, je me serais passé de ce déplacement", a-t-il ajouté.

Des propos "ridicules"

Les déclarations du maire de Marseille n'ont pas été au goût de tous. Le député (Renaissance) Lionel Royer-Perreaut les a qualifiées d'"innapropriées et excessives", "ridicules et contre productives" et a par ailleurs jugé qu'elles "commencent à poser un sérieux problème de crédibilité".

L'élu, qui vient de lancer son propre groupe d'opposition au conseil municipal de Marseille, a également défendu le gouvernement et son action à Marseille, estimant entre autres que "l'Etat aide les écoles", "les cités" ou encore "la mobilité".

S'il ne réagissait pas aux propos de Benoît Payan, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a lui qualifié le déplacement de la Première ministre, à son invitation, d'"essentiel".

Au cours de sa première visite officielle à Marseille, un "protocole climat" a été signé et Elisabeth Borne a annoncé que la région devient "région pilote" concernant la planification écologique.

Sarah Boumghar