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Parc des Calanques: 14 millions d'euros prévus pour la dépollution, un montant jugé insuffisant

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Deux mois après la condamnation de l'État à dépolluer 29 hectares du parc national des Calanques, le grand chantier à 14 millions d'euros qui se prépare pour l'automne 2025 soulève espoirs et doutes.

Le dossier de la dépollution du parc national des Calanques vient de connaître un coup d'accélérateur. Depuis que le tribunal administratif de Marseille a condamné l'État le 16 décembre dernier à "mettre en sécurité et dépolluer" 29 hectares de terrains pollués, les partenaires institutionnels ont réuni les fonds nécessaires au lancement des premières opérations.

77 zones à traiter

Précisément, la décision de justice a délimité 77 zones dont les calanques de Samena et de l'Escalette à traiter d'ici à juin 2028.

"La justice est claire, il faut que ça soit dépollué ou en grande partie dépollué sur trois ans. Le délai est très court, c'est une vraie gageure", réagit Me Florent Tizot, avocat des riverains, ce jeudi 13 février sur BFM Marseille Provence.

Pour Didier Réault, président du conseil d'administration du parc national des Calanques (PNC) également vice-président au conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole, cette décision de justice permet de fixer un objectif après maints reports.

"On repousse d'année en année le début d'un commencement de prévision de travaux. Depuis 2006, on est sur cette volonté de pouvoir dépolluer une partie du littoral des Calanques", a-t-il rappelé sur notre antenne.

14 millions d'euros sur la table

Dans le plan échafaudé par l'État et les collectivités territoriales qui l'accompagnent, 14 millions d'euros ont été flechés pour ne traiter qu'une vingtaine de sites.

Pour l'avocat qui a porté le recours des riverains devant le juge administratif de Marseille, il faut monter l'enveloppe. "Il faut que l'argent soit mis sur la table (...). Les 14 millions d'euros sur la table ne sont pas suffisants. Pour ces 14 millions, il y a une vingtaine de sites sur les 77 ciblés par la décision de justice. Par péréquation, on s'approche des 100 millions d'euros", ajoute l'avocat.

"L'argent, il est là", tempère Didier Réault. "En 2006, l'Ademe avait évalué le chantier à 3 millions d'euros sur des zones qui avaient été identifiées comme les plus marquantes. (...) Il est évident que ce ne sont pas le Département, la Métropole et la ville de Marseille qui vont dépolluer à hauteur de 100 millions d'euros l'ensemble des sites alors que c'est de la responsabilité de l'État. Je veux y voir une prise de conscience".

Deux siècles de pollution industrielle

L'élu a indiqué que les premiers chantiers démarreraient cet automne avec la calanque de Samena. Callelongue et les espaces du parc national les plus facilement accessibles seront traités en priorité.

Cette pollution a été engendrée par deux siècles d'activité industrielle et artisanale dans le parc avec la présence d'une douzaine d'usines qui ont tour à tour déversées sur le littoral des métaux lourds et des déchets qui se sont amoncelés et se retrouvent aujourd'hui encore dans le milieu naturel sur des sites fréquentés par l'homme.

Florent Bascoul