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"Nous nous efforçons de tenir": deux ans après le meurtre de Socayna, sa famille souhaite "obtenir justice"

Socayna, 24 ans, victime collatérale d'une fusillade qui a touché la cité Saint-Thys, à Marseille, le 10 septembre 2023

Socayna, 24 ans, victime collatérale d'une fusillade qui a touché la cité Saint-Thys, à Marseille, le 10 septembre 2023 - BFMTV

La famille de Socayana, étudiante de 24 ans tuée à Marseille en 2023, attend toujours la tenue d'un procès près de deux ans après le meurtre.

Deux ans plus tard, la famille de Socayna attend toujours des réponses. Dans un texte transmis à BFMTV, les proches de l'étudiante tuée le 10 septembre 2023 à Marseille lui rendent hommage, en déplorant également des "promesses faites au moment du drame qui ne sont pas toujours tenues".

"2023-2025, le constat est appel. La famille est dans une situation précaire, génératrice de stress constant. Le suivi administratif et psychologique de la famille est bancal. Les interlocuteurs sont pour la plupart aux abonnés absents. Nous nous efforçons de tenir afin d'obtenir justice mais aussi pour que cette histoire ne se reproduise plus", écrivent-ils.

"Les cris déchirants d'une mère"

"Une chambre, des révisions puis le bruit assourdissant de tirs. Les cris déchirants d'une mère." Alors que la plupart des étudiants font leur rentrée universitaire en septembre, l'étudiante en droit tuée alors qu'elle révisait dans sa chambre, par une balle ayant traversé le mur, en a été privée.

Dans la soirée du 10 septembre 2023, une fusillade avait éclaté dans le quartier de Saint-Thys à Marseille et la victime avait été tuée d’une balle perdue de kalachnikov en pleine tête.

Juan (le prénom a été modifié), le meurtrier présumé de Socayna, était alors mineur. "Pour la première fois en France, en 2025, un mineur de moins de 16 ans (à l'époque des faits, NDLR) va être jugé devant un tribunal criminel pour enfant, et dans l'année deux autres mineurs vont l'être également", avait indiqué Nicolas Bessone, le procureur de Marseille dans une conférence de presse du 21 janvier dernier sur le narcobanditisme.

Une affaire audiencée le 22 septembre

Dans l'ordonnance de mise en accusation, longue de 83 pages que BFMTV a pu consulter, Juan, né en 2007, est accusé d'avoir "dans des conditions particulièrement brutales, soudaines et dramatiques, causé le décès de Socayna, et ce, lors d'actions répétées, de tirs menés à l'arme de guerre, sur la voie publique." Pour l'heure, la défense prône l'innocence et la non-présence de l'accusé sur les lieux.

En mai dernier, la chambre de l’instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a ordonné un supplément d’information pour mener des actes complémentaires avant la tenue d'un procès. Le supplément d'information doit être retourné avant le 15 septembre à la chambre de l'instruction. 

Joint par BFMTV, la cour d’appel d’Aix en Provence annonce que le supplément d’information a été retourné dans le délai prévu. L’affaire est ainsi audiencée devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix en Provence le 22 septembre prochain pour statuer sur un procès à venir ou une poursuite de l’instruction

Dans cette attente, la famille de Socayna a reçu le soutien de Luigi Bonaventura, ancien boss de la "Ndrangheta", très puissante mafia calabraise. Ce dernier a accompagné Layla, la mère de Socayna, ainsi que sa petite soeur au cimetière afin d'honorer sa mémoire. Cette rencontre a été organisée par l’association "Crim'HALT".

Boris Kharlamoff