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Martigues: la conférence d'une militante palestinienne suscite l'indignation du Rassemblement national

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Deux élus du RN appellent à déprogrammer la prise de parole de Mariam Abu Daqqa, vendredi 13 octobre. La militante gazaouie appartient au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par les institutions européennes.

Mariam Abu Daqqa sillonne la France, vogue de conférences en manifestations. La militante palestinienne alerte depuis plusieurs jours sur le sort de la population gazaouie et n'a pas attendu la riposte d'Israël après les actes terroristes du Hamas sur le sol de l'État hébreu pour en faire un sujet de débat.

Partout, sa présence suscite la polémique en raison du mouvement auquel elle appartient: le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Une formation classée terroriste par les institutions européennes.

À Lyon, sa présence à un débat dans une université a été maintenue malgré les flèches de la droite. À l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a renvoyé son carton d'invitation à la projection d'un documentaire. À Metz, la préfecture a fait de même. Et à Martigues, le Rassemblement national (RN) s'active pour déprogrammer sa conférence à la Maison du tourisme.

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"Une faute grave"

Le Collectif solidarité Palestine Martigues et ouest étang de Berre a invité la militante à prendre la parole vendredi 13 octobre à 18 heures. Emmanuel Fouquart, conseiller municipal frontiste s'y oppose. Franck Allisio, député des Bouches-du-Rhône du même parti, s'en indigne:

"La présence d'une militante d'une organisation terroriste, dans une salle municipale mise à disposition, constitue une faute grave de la part du maire communiste de Martigues", Gaby Charroux, cingle-t-il dans un communiqué relayé sur X (anciennement Twitter).

Appelant à "lutter contre la barbarie et le terrorisme islamistes", il invite l'édile martégal à renoncer à laisser Mariam Abu Daqqa s'exprimer, tout en sommant Benoît Payan, le maire de Marseille, Martine Vassal, la présidente de la métropole, et Renaud Muselier, le patron de la région, de s'insurger.

Le maire de Martigues ne bronche pas

À ce stade, la mairie de Martigues se refuse à toute déprogrammation malgré les demandes des élus RN, couplées à celle de la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri.

Contactée par BFM Marseille Provence, la municipalité n'a pas répondu à nos sollicitations. La préfecture des Bouches-du-Rhône non plus, même si elle n'est pas décisionnaire, la salle où doit se tenir la conférence appartenant à la mairie.

La branche locale de La France insoumise, qui plaide pour un cessez-le-feu et une préservation de la vie des civils dans le conflit israélo-palestinien, s'y rendra.

À l'appel de la CGT, elle a aussi participé le jeudi 12 octobre à une manifestation défendant la paix et la cause palestinienne, à grand renfort de drapeaux, en dépit de l'interdiction des autorités.

Mariam Abu Daqqa était de la partie. Elle est "venue nous parler de souffrance de son peuple" et plaider pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, un combattant libanais incarcéré en France depuis 1984 pour complicité dans l'assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions