Marseille: un conseil municipal agité par la polémique sur le "féminicide" de Michèle Rubirola

"Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire!": dans l'hémicycle, l'heure est à l'ironie chez la droite marseillaise. Pour le dernier conseil municipal de l'année, les élus ont planché sur plus de 140 rapports ce vendredi 15 décembre. Durant la séance, les polémiques et les attaques ont cependant occupé une grande partie des échanges.
Trois ans jour pour jour après la démission de Michèle Rubirola -désormais première adjointe- et la succession de Benoît Payan à la mairie, l'opposition ne s'est pas privée de critiquer ce changement.
"Vous nous avez offert un invraisemblable tour de passe-passe", a clamé Catherine Pila, présidente du groupe d'opposition "Une volonté pour Marseille". Avant qu'un élu n'apporte une fausse épitaphe au nom de la première adjointe, orné des dates 28 juin 2020 et 15 décembre 2020.
Et Catherine Pila d'adresser un message à Michèle Rubirola: "Je vous remets officiellement ce carton pour que votre nom puisse y figurer. L'égalité homme-femme ne peut être éternellement bafouée à Marseille. Cette place restante au milieu de vos illustres prédécesseurs, c'est la vôtre".
L'élue dément tout sacrifice au profit de Benoît Payan
La veille, jeudi 14 décembre, le président de région la Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, critiquait déjà vivement l'arrivée de Benoît Payan à la tête de la mairie. Invité de BFM Marseille Provence, il qualifiait la démission de Michèle Rubirola en 2020 de "féminicide politique", tout en fustigeant "une stratégie personnelle montée de toutes pièces" par Benoît Payan.
"Un mot, une phrase, pour Monsieur Muselier. Je pense Madame Pila, que vous pourriez aussi en faire usage. De temps en temps, il vaut mieux garder la bouche fermée au risque de passer pour un imbécile que de l'ouvrir et de lever tous les doutes", a déclaré le maire.
De son côté, l'ancienne maire de Marseille se défend de tout sacrifice. "C'est en totale liberté que j'ai pris ce choix. Je ne suis pas morte politiquement. 'Féminicide politique', c'est être morte politiquement. Je pense qu'en ce moment, il y en a qui s'acharnent sur un projet que je porte et que je porterai jusqu'au bout."
Ces querelles ont presque fait oublier le vote du budget primitif, de l'ordre d'1,9 milliard d'euros pour l'année 2024.