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Marseille: six mois de prison avec sursis requis contre l'imam de la mosquée des Bleuets pour "apologie du terrorisme"

L'imam Ismail de la mosquée des Bleuets, lors d'une conférence de presse, le 9 septembre 2024 à Marseille

L'imam Ismail de la mosquée des Bleuets, lors d'une conférence de presse, le 9 septembre 2024 à Marseille - MIGUEL MEDINA © 2019 AFP

Le ministère public a également requis un bannissement de X pour six mois, une interdiction pour cinq ans des droits civiques, une interdiction définitive d'exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets et l'inscription au Fichier des auteurs d'infractions terroristes pendant cinq ans.

Six mois de prison avec sursis ont été requis ce mardi 25 mars contre l'imam de la mosquée des Bleuets à Marseille pour "apologie du terrorisme" après deux publications sur le réseau social X en lien avec la situation dans al bande de Gaza.

Le ministère public a également requis un bannissement du réseau social X pour six mois ainsi qu'une interdiction pour cinq ans des droits civiques, une interdiction définitive d'exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets et l'inscription au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) pendant cinq ans.

"Pour moi relayer une information, n'est pas forcément y adhérer", a expliqué l'imam, Smaïn Bendjilali de son vrai nom, s'appuyant sur des béquilles et soutenu par des dizaines de fidèles venus garnir les bancs du tribunal correctionnel de Marseille.

Mais pour la procureure Audrey Jouaneton, l'imam n'est "pas une personne lambda parce qu'il a une voix qui porte" et "lorsqu'on relaie de telles informations, on participe et on adhère à cette idée-là".

"J'attendais un pardon"

Il est reproché à cet imam de nationalité française d'avoir republié en juillet 2024 sur son compte @imam_ismael13, suivi par 10.800 personnes, une vidéo accompagnée d'un commentaire qui qualifiait de "légitime" l'attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas qui a fait plus de 1.200 morts côté Israéliens le 7 octobre 2023.

Dans la seconde publication, l'imam a republié une vidéo accusant des soldats israéliens de torture sur un Palestinien y ajoutant ce commentaire personnel: "Daech à côté, ce sont des enfants de choeur".

S'agissant du retweet, l'imam de 43 ans a assuré: "Les attaques du Hamas avec 1.200 morts, je ne suis pas d'accord avec ça". Sur le second, "on m'accuse de faire l'apologie de Daech" mais "je suis à la tête d'une mosquée depuis 15 ans maintenant et il n'y a eu aucun départ pour la Syrie", a-t-il justifié.

Mais pour le ministère public, "les faits d'apologie du terrorisme sont caractérisés". "J'attendais un pardon", a relevé de son côté Me Serge Tavitian, avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) qui était partie civile.

L'imam s'était trouvé au centre d'un bras de fer administratif à la fin de l'été, le préfet de police des Bouches-du-Rhône ayant menacé de fermer sa mosquée des Bleuets, située dans les quartiers Nord, à la demande de l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, justement en raison de ses propos et publications en ligne.

La procédure avait finalement été suspendue, suite au retrait "temporaire" de l'imam le temps notamment de passer un diplôme universitaire sur la laïcité et la suppression de ses publications sur les réseaux sociaux. Le verdict est mis en délibéré au 30 mai.

E.R. avec AFP