Marseille: plus de 400 épaves de voitures dans une décharge provoquent la colère des riverains

L'image tranche avec ce lieu bucolique. Près de l'Estaque, à Marseille (Bouches-du-Rhône), un terrain est pollué de plusieurs centaines de carcasses de véhicules. Selon les comptes des riverains, elles sont au nombre de 400. Ces derniers exigent que l'industriel Lafarge, propriétaire de la concession, les enlève. Et ce, depuis plusieurs années.
Devant ce spectacle, Jean-Yves Sayag, lanceur d'alerte et élu chargé de la propreté à la Métropole Aix-Marseille, constate, las, la situation. "On voit des centaines de carcasses découpées, avec précision, bien sûr dépouillées de tout ce qu'il y avait à l'intérieur, pour alimenter un trafic", affirme-t-il au micro de BFM Marseille.
Une barrière installée par la mairie
Le dépôt sauvage de voitures, à l'oeuvre depuis plusieurs années, a pris fin sur ce terrain après l'installation d'une barrière par la mairie. Mais depuis aucune carcasse n'a été retirée, ce qui provoque la colère du lanceur d'alerte.
"Je me bats depuis des années, je pense qu'on arrive au bout et j'espère que le propriétaire du site va réagir", explique Jean-Yves Sayag.
Pire encore, l'installation d'une barrière n'a pas empêché les dépôts sauvages sur le terrain. Des tas apparaissent sur la route voisine. On peut observer des centaines de pneus, posés en pleine nuit sur le bord de l'axe.
"Des gamins viennent jouer ici. Je ne suis pas d'accord pour ce genre de dépôt", regrette Laurent Devieu, riverain et membre du Comité d'intérêt du quartier de l'Estaque, interviewé par BFM Marseille.
Le propriétaire du terrain se dit "victime" de la situation
Interrogée sur la situation, la ville de Marseille confirme son intention de lutter contre les décharges sauvages comme celle-ci, mais décline toute responsabilité pour ce qui est du terrain privé.
"La police municipale avait déjà planifié l'installation d'une caméra de vidéo-protection [...] d'ici à la fin de l'année 2025. Ce terrain étant une propriété privée, l'entretien incombe au propriétaire", répond la commune.
Dans cette situation, le groupe Lafarge se dit "victime". Le terrain, très escarpé, et la présence d'une ligne de chemin de fer en contrebas, empêcheraient tout entretien. "On se rend compte que c'est vraiment très difficile d'accès et dangereux pour les personnes qui seraient amenées à intervenir [sur le terrain]", réplique Loïc Leulliette, responsable communication du groupe Lafarge à Marseille.
Aucune date n'a pour le moment été annoncée pour le nettoyage de ce terrain.