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Marseille: les habitants de la cité Consolat vivent "dans la peur" après 14 incendies recensés

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Les habitants ont signé une pétition pour dénoncer leur situation et demander de l'aide alors que les incendies se multiplient.

Les images de flammes ravageant les bâtiments de la cité Consolat dans le 15e arrondissement de Marseille sont presque devenues habituelles. Depuis le mois de novembre, 14 incendies ont été recensés dans ces immeubles, allumés depuis des balconnets ou des poubelles placées dans les halls.

"On est en danger"

Une situation incompréhensible, inquiétante et usante pour les habitants qui ont signé une pétition pour demander de l'aide. "C'est de l'appréhension, c'est pas de la peur parce que j'ai l'habitude ici, le quartier je le connais par cœur. C'est plutôt de l'appréhension avec tout ce qui s'est passé, depuis qu'il y a eu le feu je ne suis pas bien", confie une habitante du bâtiment B au micro de BFM Marseille Provence.

"On est en danger, depuis le mois de novembre ça dure, on vit dans la peur, on ne sait pas à quelle heure ils vont foutre le feu, on ne sait pas (...) si on va se faire voler ou se faire brûler", témoigne une autre.

Dans cet immeuble, l'ascenseur ne fonctionne plus, comme les lumières entre les étages, et aux incendies s'ajoutent les cambriolages récurrents.

"Ils ont tout pris, c'est une porte blindée, elle est défoncée. En habitant dans des immeubles comme ça, on sent qu'on est abandonnés", déplore un habitant qui a récemment été cambriolé, une première depuis qu'il vit dans le quartier.

"Même les chiens vivent mieux que nous"

Le bâtiment A est aussi concerné par ces incendies. Certains habitants sont obligés de traverser des étages complètement détruits par les flammes, habités par les rats et jonchés de déchets, pour rentrer chez eux. Un parcours du combattant dans des lieux insécurisés: les lumières ne fonctionnent plus, des trous sont visibles au sol et les portes sont précaires.

"On est dégoûtés, on n'est pas bien, on se considère limite pas comme des humains car on se dit que même des chiens vivent mieux que nous, on vit dans la merde, on a des enfants en bas âge, c'est inadmissible" dénonce une habitante du 7e étage après avoir parcouru les gravats pour rejoindre son logement.

Une aide de 800.000 euros?

Selon le député LFI des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu, une aide financière d'environ 800.000 euros a été octroyée pour des travaux encore inexistants.

"C'est extrêmement grave et extrêmement compliqué, ce que j'attends vraiment de la part de l'État et de la part de l'Agence nationale de l'habitat, de la mairie et de la métropole c'est d'aller juste informer la population", martèle-t-il à notre micro. "Vous avez mis des sous sur la table très bien, ils sont où les sous? Quand est-ce que vous allez commencer les travaux? Qu'est-ce qui s'est passé? Rien".

Contacté par BFM Marseille Provence, le syndic de la copropriété AJ Associé n'a pas souhaité s'exprimer.

Cindy Chevaux, avec Emilie Roussey