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Marseille: le site archéologique de la Corderie bientôt ré-enfoui?

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La carrière est classée monument historique depuis 2018, elle date du Ve siècle avant JC. En proie à l'érosion, le lieu pourrait être réenfoui.

Quel avenir pour cette carrière antique en plein cœur du centre ville de Marseille? Le site archéologique de la Corderie, dans le 7e arrondissement, est laissé à l'abandon depuis plusieurs années et donc en proie à l'érosion.

Pourtant, la carrière est classée monument historique depuis 2018. Aussi vieille que la ville, elle date du Ve siècle avant JC et a notamment servi à l'extraction de matériaux à l'époque de la fondation de la colonie grecque Massalia.

L'hypothèse de l'enfouissement étudiée

En 2017, le site archéologique est mis au jour alors que le groupe Vinci immobilier envisage d'y construire un immeuble. Benoît Payan, l'actuel maire de la ville auparavant dans l'opposition, s'oppose à l'époque à ce projet immobilier. Quatre ans plus tard, l'immeuble a bel et bien vu le jour et seulement 635 m² de la carrière subsistent.

Désormais, le site est simplement recouvert par des bâches pour le protéger de la pluie.

Alors que le site se dégrade, l'hypothèse d'un enfouissement complet est actuellement à l'étude. Recouvrir le site pourrait permettrait une sauvegarde des vestiges. Mais des habitants ne sont pas de cet avis et s'opposent à "tout ce qui est construction en béton", explique à BFM Marseille Provence Joelle Gilles, présidente du CIQ St Victor-Corderie.

"Les vestiges ne vont pas rester dessous. La pierre est très fragile donc résultat, avec l'eau qui va couler, ça va disparaître", affirme à BFM Marseille Provence, Guy Coja, membre de l'association Laisse Béton, un collectif de défense du patrimoine à Marseille.

Une manifestation d'habitants prévue

De son côté, l'équipe municipale souhaite faire de cette carrière un "jardin patrimonial" avec l'aménagement du jardin public mitoyen avec "des jeux d'enfants sur le thème de l'histoire du quartier, avec l'évocation de la découverte et un accès aux vestiges afin de faire des visites lors de journées spéciales", détaille l'adjoint au maire délégué à la culture, Jean-Marc Coppola.

"Ce projet, pour nous, reste d'actualité. Depuis nous n'avons pas eu de décision officielle, juste quelques bribes en disant 'il semblerait que ça soit plutôt l'hypothèse de l'enfouissement qui l'emporte du côté de l'Etat'", explique l'adjoint à la culture à BFM Marseille Provence.

Il appartient en effet désormais à l'Etat, propriétaire de ces vestiges, de trancher sur leur avenir. Si le réenfouissement est l'option la moins onéreuse, une autre solution pourrait être la construction, une hypothèse bien plus coûteuse.

En attendant une décision officielle, les habitants du quartier restent mobilisés: une manifestation de riverains et d'associations est prévue ce mercredi à 17 heures pour sauver les vestiges.

Lucas Brousse avec Marine Langlois