BFM Marseille
Marseille

L'armateur marseillais CMA CGM va consacrer 1,5 milliard d'euros sur cinq ans pour se décarboner

En septembre 2020, le réseau informatique de l'armateur français CMA-CGM tombe soudainement en rade

En septembre 2020, le réseau informatique de l'armateur français CMA-CGM tombe soudainement en rade - ROBERT FRANCOIS © 2019 AFP

L'armateur annonce déployer un fonds spécial énergie sur cinq ans "afin d'accélérer la décarbonisation de nos activités dans le monde entier". CMA CGM s'est engagé à la neutralité carbone nette d'ici à 2050.

L'armateur CMA CGM, qui a engrangé un bénéfice net record de 14,8 milliards d'euros au premier semestre, va consacrer 1,5 milliard à un fonds énergie destiné à "accélérer la décarbonation de ses activités", a affirmé son PDG Rodolphe Saadé au Journal Du Dimanche.

"Nous allons déployer sur cinq ans un fonds spécial énergie doté de 1,5 milliard d'euros afin d'accélérer la décarbonation de nos activités dans le monde entier", annonce le patron du 3e armateur mondial, avec 580 navires. CMA CGM s'est engagé à la neutralité carbone nette d'ici à 2050.

Grâce à ce fond, l'armateur espère "accélérer l'émergence d'unités de production à l'échelle industrielle de fuels alternatifs".

Développer son autonomie énergétique

Le groupe qui "exploite 700 entrepôts et une cinquantaine de terminaux portuaires" veut aussi développer son autonomie énergétique en installant sur ses actifs des dispositifs de "production d'énergies décarbonées (éolien, solaire, biomasse, hydrogène)", précise-t-il dans un communiqué.

CMA CGM a rappelé qu'il s'était associé à Energy Observer pour développer "un prototype de porte-conteneurs dédié aux liaisons régionales propulsé à l'hydrogène liquide". L'objectif est de "permettre un transport maritime décarboné à plus grande échelle sur la courte distance notamment".

Le groupe a aussi pris une participation au sein de Neoline, une société nantaise qui travaille sur un projet de cargo à propulsion principale à voile "pour 2024 sur les routes transatlantiques".

Rodolphe Saadé a par ailleurs indiqué qu'il participerait au fond vert promu par le gouvernement "en allouant une partie de (son) engagement à des projets communs".

CMA CGM, qui a tiré bénéfice comme l'ensemble du secteur de l'explosion des tarifs du fret lors de la pandémie de Covid-19 et du désordre logistique qui a fait flamber les prix du transport de marchandises depuis lors, figure parmi les cibles d'une éventuelle taxe sur les "superprofits", demandée par l'opposition de gauche en France.

"Je comprends que le sujet soit mis sur la table", a confié Rodolphe Saadé au JDD. "Mais nos résultats ne sont pas un effet d'aubaine. Ils sont le fruit de nos investissements passés, qui se chiffrent en milliards pour proposer des capacités de transport supplémentaires à nos clients".

C.L. avec AFP