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Marseille: huit agents suspendus après des soupçons de violences policières couvertes par le centre de supervision urbain

Un policier (image d'illustration).

Un policier (image d'illustration). - Mehdi Fedouach - AFP

Un ancien agent du centre de supervision urbain avait affirmé que le service avait fermé les yeux sur des violences commises par des policiers en 2023. La ville de Marseille dénonce aujourd'hui le fait que ces éléments n'aient pas été porté plus tôt à la connaissance de la justice.

La ville de Marseille annonce ce mardi 4 juin la suspension de huit agents dans l'affaire des soupçons de violences policières qui auraient été couvertes par le centre de supervision urbain (CSU) en mai 2023, une affaire révélée par BFMTV il y a quelques semaines.

"La Ville de Marseille a appris par voie de presse l’existence d’une vidéo, qui daterait de mai 2023, portant sur des faits graves concernant des agents de la Police municipale et le Centre de Supervision Urbain (CSU)", explique la municipalité dans un communiqué.

Ce week-end, nos confrères de La Provence avaient quant à eux révélé l'existence de fichiers audio semblant prouver l'implication du centre de supervision urbain. En effet, dans la vidéo diffusée par BFMTV en mai dernier, on voit un homme battu par des policiers. Mais au moment où l'individu tombe au sol, la caméra change d'angle.

Une plainte déposée contre l'agent qui a alerté

La ville de Marseille évoque ce mardi des éléments "inacceptables" et "choquants", qui "nécessitent que la lumière soit faite dans les meilleurs délais pour identifier les responsabilités". Elle rappelle que le procureur de la République avait été saisi au lendemain de la diffusion sur BFMTV de la vidéo montrant les faits.

Mais la ville souligne également que les faits dénoncés, qui se sont produits en 2023, "auraient dû être portés à connaissance de la justice dès leur constatation par l'agent qui les divulgue aujourd'hui par voie de presse".

Cet agent, chargé d'analyser la vidéo-surveillance, avait notamment expliqué à BFMTV que les employés du CSU "cautionnent" les violences policières. Il racontait avoir été placé en arrêt maladie après plusieurs mois de faits de harcèlement alors qu'il travaillait à la CSU.

La ville de Marseille regrette aujourd'hui le fait que les éléments divulgués par l'agent, "si leur datation de mai 2023 est exacte, ont très largement dépassé leur durée légale de conservation et ne pourront pas être exploités dans un cadre juridique".

La ville annonce alors saisir la justice à l'encontre de l'agent qui a permis la diffusion de ces éléments vidéos et audios, "en dehors de tout cadre légal". Une plainte a également été déposée à son encontre pour diffusion d'images confidentielles, et l'agent se trouve désormais suspendu le temps de l'enquête.

Les sept autres agents ont quant à eux été "immédiatement suspendus" dans l'attente d'un conseil disciplinaire. La ville de Marseille a également déposé plainte contre ces agents.

Alexis Pluyette avec Laurène Rocheteau