Marseille: fermeture du Centre éducatif fermé des Cèdres pour mauvaise gestion

Que se passe-t-il dans les centres éducatifs fermés (CEF) de Marseille? Ces structures sont l'une des alternatives à la prison que propose la Protection judiciaire de la jeunesse pour la prise en charge des mineurs.
Celui des Cèdres, dans le 9e arrondissement de Marseille, vient de fermer ses portes pour mauvaise gestion. C'est le deuxième CEF de la cité phocéenne à arrêter son activité.
"Ça ne m'a servi à rien"
Naël est passé par l'établissement des Cèdres avant d'être incarcéré quelques semaines après sa sortie. Depuis une prison de la région, il revient sur son passage et parle d'un centre peu qualitatif.
"Ça ne m'a servi à rien... Je n'aurais pas dû y aller. Y'a des collègues à moi, à cause des éducateurs qui parlaient mal, au bout de deux mois ça y est, ils partaient. La plupart du temps, s'ils n'étaient pas de Marseille, ils n'avaient qu'une seule solution c'était d'aller travailler dans les quartiers", témoigne-t-il auprès de BFM Marseille Provence.
Le détenu affirme que ses connaissances du CEF des Cèdres sont "tous en prison" aujourd'hui.
Mauvaise gestion du personnel
Il n'est pas le seul à critiquer la gestion de la structure. Dans un courrier adressé au ministère de la Justice et intitulé "le CEF des Cèdres va mal", le personnel du centre dénonce les conséquences de cette mauvaise organisation sur les jeunes placés mais aussi le management de la direction envers le personnel.
Ils mentionnent des "brimades, pressions morales, menaces sur leurs contrats ou leurs évaluations pour les personnes titulaires".
"Les maux dans cette structure ne datent pas d'hier. Ça fait plus de deux ans que ce n'est pas vraiment évident dans cette structure. Là on est arrivé à bout, on a atteint un point de non retour", affirme Mohamed Benmedour, éducateur pendant deux ans au CEF des Cèdres.
Deux ouvertures prévues
Une réouverture est-elle envisageable? Vincent Fritsch, éducateur et secrétaire national du SNPES-PJJ-FSU, en doute. Il estime que ces centres ne sont pas la solution.
"Ces centres fermés, ils reproduisent le même fonctionnement que les autres lieux privatifs de liberté. Conséquence, quinze ans après la création de ces centres fermés, l'incarcération des mineurs n'a pas diminué, elle a même augmenté. Et les lieux qui sont privatifs de liberté ont eux aussi augmenté", regrette le secrétaire national SNPES-PJJ-FSU au micro de BFM Marseille Provence.
Dans la région, l'ouverture de deux centres éducatifs fermés est prévue prochainement.