BFM Marseille
Marseille

Marseille: des dealers font leur publicité dans une vidéo tournée avec un drone

placeholder video
La séquence, diffusée sur les réseaux sociaux par des revendeurs du quartier de Saint-Loup, propose aux clients toutes les informations pratiques sur leur point de deal, comme s'il s'agissait d'un commerce traditionnel.

Le clip dure une minute. Les plans aériens des immeubles sont tournés au drone avec, en guise de bande-son, un titre du rappeur marseillais SCH. La séquence, diffusée sur les réseaux sociaux, fait la promotion d'un point de deal de stupéfiants situé dans le quartier de Saint-Loup, dans le 10e arrondissement.

"Bienvenue à la Rass", peut-on lire dans cette vidéo, où "un accueil chaleureux vous sera réserver (sic)". Jours d'ouverture, horaires, produits en stock... elle est accompagnée par toutes les informations pratiques qu'un commerce traditionnel pourrait vouloir faire connaître à ses clients dans un spot publicitaire.

Le marketing s'invite même sur les murs de certains bâtiments du quartier. Avec des inscriptions non-dissimulées à la bombe de tag: "Vendre du chite (sic), c'est un métier. Faut être sociable et commercial..."

"Se démarquer"

BFM Marseille Provence a pu contacter un responsable de ce point de deal via une messagerie privée. Il dévoile les motivations derrière ce procédé qui tend à se développer.

"Ce marketing sert à partager notre publicité à travers les réseaux sociaux, fait valoir l'intéressé, anonymement. (…) C’est important de se démarquer, de ne pas ressembler à tout le monde."

Avec cette marque de fabrique, il espère ainsi accroître et fidéliser sa clientèle. Une méthode qui n'a rien de choquant, selon lui:

"Cela reste une publicité sympathique, faite par des gens qui connaissent bien le domaine de la vidéo, souligne-t-il. Il n’y a ni armes, ni sang, ni violence."

160 points de deal à Marseille

Rudy Manna, secrétaire départemental Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police nationale, regrette que les dealers puissent utiliser des drones pour faire fructifier leurs affaires.

"Les policiers n'ont pas le droit de l'utiliser sur les manifestations, déplore-t-il à notre micro. Ça a été retoqué par le Conseil d'État. Eux, ils utilisent des drones là où nous on ne peut pas les utiliser."

Au total, la ville de Marseille compterait 160 points de deal. Tous ne font pas preuve d'autant d'inventivité.

Simon Azélie avec Florian Bouhot