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INFO BFM MARSEILLE PROVENCE. Sodexo va garder la main sur la production des repas dans les cantines scolaires

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Seul prestataire en charge de l’alimentation des écoles depuis 1990, la Sodexo était menacée de perdre la gestion des 55.000 repas scolaires avec la "municipalisation" des cantines, cheval de bataille du Printemps marseillais. Finalement, le géant de la restauration collective devrait remporter une grande partie de l’appel d’offres, qui sera notifié dans les prochains jours.

C’est un soulagement pour les 140 employés de la cuisine centrale de Pont-de-Vivaux dans le 10e arrondissement de Marseille. Récemment, la direction de Sodexo leur a annoncé qu’ils conserveraient la production de 46.500 repas scolaire de la ville, selon les informations de BFM Marseille Provence.

Depuis l’arrivée du Printemps marseillais à la tête de la ville en 2020, mettre fin "au monopole de la Sodexo" était l’une des promesses de campagne, avec la fin de la délégation de service public installée depuis 1990.

Mais, comment expliquer un tel revirement? Afin de fournir les 55.000 repas scolaires quotidiens aux 470 établissements de la ville de Marseille, le marché a été scindé en trois lots. Le plus gros, avec 46.500 repas, et deux petits avec 3.250 et 3.000 repas chacun.

Produits bio, repas végétariens...

Le cahier des charges établi ces derniers mois doit sensiblement améliorer la qualité de la nourriture: mettre fin au repas unique, garantir 50% de produits biologiques dans l’assiette (contre 27% actuellement), assurer six repas végétariens par mois et préparer 70% des repas à partir de produits bruts.

Face à ces conditions strictes et des volumes importants de productions, seuls deux prestataires ont été en mesure de formuler une offre répondant convenablement au cahier des charges.

Et, selon les informations de BFM Marseille Provence, l'entreprise Sodexo devrait vraisemblablement rafler la mise dans les prochains jours et ce pour les trois prochaines années.

Rompre avec le monopole?

D’ici là, au mieux en 2028, au pire pour 2029, la ville espère enfin lancer la première phase de municipalisation de la restauration scolaire, avec la construction d’un réseau de cuisine de proximité municipale, capable de fournir a minima entre 3.000 et 5.000 repas.

Si cette grande révolution attendra encore un peu, un autre aspect de cet appel d’offres risque de mettre à mal l’argument d’une nourriture de proximité pour certains écoliers marseillais.

Afin de diversifier les prestataires et rompre avec la précédente situation de monopole, une condition exigeait aux potentiels candidats des deux autres lots de produire les repas dans une cuisine collective autre que celle de Pont-de-Vivaux.

Et selon plusieurs sources concordantes, c’est "Toque et Sens Provence", basée à Brignoles dans le Var, filiale de la Sodexo, qui est en pole position pour décrocher la production d’environ 3.000 repas chaque jour. Autrement dit, deux des trois lots pourraient finalement revenir au géant de la restauration collective.

Une répercussion sur les prix?

En attendant, les candidats ayant remporté chacun des trois lots recevront une notification officielle de la ville dans les prochains jours.

La majorité municipale acte donc un premier tournant pour la rentrée 2025 de ses écoliers. Avec une évolution des menus et des repas plus sains sur le papier. Autre avancée concrète pour les familles: celle d’inscrire leurs enfants à la cantine et de procéder au paiement via la future plateforme Superminot.fr.

Une interrogation demeure: l’amélioration de la qualité des repas se répercutera-t-elle sur le budget des familles? Jusqu’à présent, un repas scolaire coûte entre 1,83 euro (tarif réduit) et 3,67 euros (tarif normal). De son côté, la mairie assure que cet engagement municipal n’aura aucune répercussion sur le porte-monnaie des parents à la rentrée 2025.

Francesco Carvelli avec Orlane Edouard