"Il nous a terrorisés": l'un des professeurs menacés de mort à Marseille témoigne

"Une angoisse de deux mois". Le jour de la comparution immédiate au tribunal de l'artisan ayant menacé un couple d'enseignants marseillais, Maxime B., professeur d'histoire-géographie visé par ces menaces, a tenu à faire part de sa peur au micro de BFM Marseille.
Cet enseignant témoigne d'une "période extrêmement difficile" pour le couple qui avait reçu le premier courrier il y a plus d'un mois, le 8 septembre dernier.
"Notre quotidien a été perturbé (…) on a dû vivre avec, mentir à nos proches ", raconte-t il. Maxime B. n'est toujours pas remis des courriers qu'il a reçus. "Il dit que ce n’est pas un terroriste mais il nous a terrorisés", assure le professeur.
Les conséquences de cette affaire se font encore ressentir pour le couple de Marseillais qui a dû quitter la ville ce lundi et se séparer de leur fille.
“On ne peut pas agresser la communauté enseignante comme ça “
Les lettres de menace envoyées faisaient écho à Samuel Paty, professeur assassiné il y a un an par un terroriste. Le couple avait reçu une lettre le 16 octobre dernier, jour de la commémoration de la mort de Samuel Paty Une photo de l'ancien professeur de Conflans-Sainte-Honorine, leur avait également été adressée.
Toutes ces références ont forcément effrayé les deux enseignants alors que Samuel Paty enseignait l'histoire-géographie comme le fait actuellement Maxime B.
"Plus on se rapprochait du 16 octobre plus je pensais à Samuel Paty, plus je pensais à ce qui pouvait nous arriver", témoigne-t-il.
Dans ce contexte lourd, ces menaces avaient choqué la communauté éducative mais aussi de nombreux élus ainsi que le ministre de l'Education. Tous avaient adressé leur soutien aux deux professeurs.
"On ne peut pas agresser la communauté enseignante comme ça (…) avec la mort de S. Paty, on est tous traumatisés depuis un an", s'inquiète Maxime B.
Désormais, le professeur d'histoire-géographie marseillais s'attend à ce que la justice envoie "un message". Lors de sa comparution immédiate au tribunal ce jeudi, l'artisan a assuré avoir "perdu pieds". De son côté, Maxime B ne comprend toujours pas les raisons de ces menaces.
"Un pétage de plomb c’est un coup de sang, ce n’est pas trois courriers”, soutient l'enseignant marseillais.
L'affaire a été renvoyée en jugement au 18 novembre par le tribunal. L'artisan est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec les victimes.