Grève des éboueurs à Marseille: le bras de fer judiciaire continue

Des poubelles non ramassées à Marseille en raison de la grève des éboueurs. - BFM Marseille
Un nouveau bras de fer judiciaire entre la métropole Aix-Marseille-Provence et le syndicat Force ouvrière (FO) concernant la grève des éboueurs s'est joué vendredi devant le tribunal administratif de Marseille, alors que des milliers de tonnes de déchets envahissent la ville.
La métropole a assigné en référé le syndicat FO, majoritaire à la ville de Marseille, afin de demander la levée des blocages des centres de transfert et des garages où sont entreposés les camions benne, qui "empêchent les non-grévistes de travailler librement". La décision sera rendue "prochainement", a indiqué le tribunal.
"Ces blocages illégaux menés par des individus encagoulés sont aujourd'hui à l'origine de l'accumulation de près de 3.500 tonnes d'ordures ménagères sur la voie publique", a plaidé l'avocat de la métropole, Me Henri-Pierre Vignon, en pointant une "situation sanitaire gravement dégradée".
"Cinq semaines de travail pour rattraper la situation"
"Il faudrait cinq semaines de travail pour rattraper la situation", a ajouté l'avocat, arguant que "chaque jour qui passe ce sont 800 tonnes" de déchets qui s'accumulent dans les rues.
Le représentant du syndicat FO, Me Olivier Grimaldi, a de son côté demandé au tribunal de prononcer "un non lieu à statuer" au motif que les blocages sont désormais levés et que le tribunal judiciaire et non administratif serait compétent dans cette affaire. "Ce mouvement de grève est parti de la base et non de FO", a martelé l'avocat.
FO estime que la métropole n'a pas respecté certaines dispositions d'un précédent accord conclu fin décembre avec l'ensemble des organisations syndicales, après un mois de grève, à propos notamment de primes du dimanche.
3e mouvement en moins de quatre mois
Patrick Rué, représentant du syndicat à la ville de Marseille, avait également expliqué mardi en conférence de presse vouloir "harmoniser" les salaires des agents de la collecte sur l'ensemble de la métropole, ce qui nécessiterait d'augmenter ceux des Marseillais.
Ce nouveau mouvement de grève des éboueurs est le troisième en moins de quatre mois à Marseille.
Face aux tas de déchets qui jonchent les trottoirs et débordent sur les chaussées de la deuxième ville de France, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône avait pris un arrêté de réquisition d'agents, arrêté dont l'application s'est achevée lundi.
Dès mardi, la métropole a effectué une nouvelle requête auprès de la Préfète de police afin d'obtenir une nouvelle réquisition d'agents, sans résultat pour l'instant.