Fos-sur-Mer: 24 associations réclament un moratoire sur le projet de ligne à très haute tension

Toujours mobilisés. Vingt-quatre associations demandent un moratoire sur le projet de ligne à très haute tension qui doit relier Jonquière-Saint-Vincent (Gard) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Cette nouvelle ligne vise à décarboner la zone industrialo-portuaire.
Environ 200 personnes s'étaient rassemblées, vendredi 7 juin, contre cette ligne aérienne à très haute tension de 400.000 volts de 65 kilomètres qui pourrait voir le jour en 2028. Le coût de ce projet est estimé à 300 millions d'euros.
Dans une pétition en ligne, lancée par vingt-quatre associations et signée par un peu plus de 26.000 personnes, les opposants au projet soulignent les conséquences environnementales qu'aurait la création de cette nouvelle ligne aérienne très haute tension, située au cœur du triangle d'or de la biodiversité à Fos-sur-mer.
Plusieurs zones naturelles sensibles menacées
Les signataires de cette pétition demandent à l'état d'approfondir certaines solutions qui ont été écartées, comme l'enfouissement de la ligne aérienne, et dénoncent l'impact de ce projet sur plusieurs espaces naturels.
"Nous refusons, qu'une fois de plus, la Camargue, la Crau, les abords des Alpilles ou la Terre d'Argence et leurs habitants soient sacrifiés. Ces territoires sont exceptionnels, il faut les protéger!"
La nouvelle ligne aérienne traverserait en effet plusieurs espaces naturels sensibles, dont trois réserves nationales, deux zones humides d’importance internationale et 21 sites Natura 2000.
Les auteurs de la pétition déplorent également la perte de terres agricoles alors que de nombreux pylônes, d'une largeur de 40 mètres et d'une hauteur de 60 mètres, seront implantés au cœur de plusieurs zones agricoles tout les 350 mètres.
Les paysages emblématiques de la zone sont également menacés par cette nouvelle ligne, estiment les associations, qui mettent en garde contre une "atteinte grave aux activités de tourisme".
De nombreuses signatures
Parmi les signataires de cette pétition, figurent notamment celles de Jean Jalbert, le directeur de la Tour du Valat, institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes; de Françoise Nyssen, ancienne ministre de la Culture; ou encore de Patrick Leveque, président de la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhone.
Le gestionnaire du projet, Réseau Transport d'Electricité (RTE) avait mené une concertation publique au préalable, de février dernier jusqu'au début du mois d'avril, en présentant deux tracés possibles, l'un passant à l'ouest et l'autre à l'est du Rhône. Le tracé officiel doit être dévoilé publiquement le 28 juin prochain.