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Face au risque de tsunami, les Bouches-du-Rhône testent leur réactivité

La mer Méditerranée (photo d'illustration)

La mer Méditerranée (photo d'illustration) - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Ce jeudi, une simulation de tsunami va être organisée dans plusieurs villes du département, en lien avec la préfecture.

Un tsunami en méditerranée? Face à ce risque rare mais pourtant bien réel, la préfecture des Bouches-du-Rhône organise ce jeudi un exercice "Orsec tsunami" destiné à sensibiliser la population et les industriels à cette éventualité, tout en testant les dispositifs d'alerte.

Les communes de Cassis, Fos-sur-Mer, Marseille, Martigues, la Métropole Aix-Marseille-Provence, des exploitants industriels, des opérateurs réseaux, ainsi que le Parc national des Calanques et la CMA-CGM participeront à l'exercice dès 10 heures.

Un plan tsunami

Le risque de tsunami, mieux connu en outre-mer, "n'est pas un risque habituel dans le département - où l'on est plus accoutumé à parler des risques inondations, des risques de feux de forêts -, en revanche c'est un risque qui est bien réel", a indiqué mercredi Florence Leverino, la directrice de cabinet du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Dès 2018, nous sommes le premier département en France métropolitaine à avoir travaillé sur un plan spécifique tsunami", a-t-elle précisé.

Un risque international

À la suite du tsunami du 26 décembre 2004 né au large de Sumatra, qui avait fait plus de 230.000 morts, la communauté internationale a pris conscience "qu'il y avait un risque pas uniquement dans l'océan Pacifique mais également dans l'océan Indien, et dans les autres bassins océaniques", explique Pascal Roudil, responsable du Centre national d'alerte aux tsunamis (Cenalt).

Ce centre, installé en région parisienne, surveille depuis 2012 les forts séismes survenant en Méditerranée occidentale et dans l'Atlantique nord-est.

"Notre bassin méditerranéen a ceci de spécifique qu'il est beaucoup plus petit et que donc les vagues du tsunami le traversent de façon beaucoup plus rapide", complète Pascal Roudil.

Ainsi, à partir du déclenchement d'un tremblement de terre dans le nord de l'Algérie, tel qu'il s'en est produit en mai 2003 ou mars 2021 par exemple, les premières vagues atteignent les côtes françaises en environ une heure, selon lui.

Plus que la hauteur des vagues, c'est le courant fort qui est, "en tout cas dans nos régions, une des causes majeures des dégâts et du risque".

Un séisme imaginaire

Dans les Bouches-du-Rhône, le littoral "compte treize communes d'importance car à fort potentiel touristique pour certaines d'entre elles et industrielles pour d'autres", dont de nombreux sites classés Seveso en raison de leur dangerosité potentielle, rappelle ainsi Christos Sabanis, chargé de la défense et de la sécurité civile auprès de la préfecture.

Jeudi, c'est un séisme imaginaire de magnitude 7,1, survenant dans le nord de l'Algérie, qui sera censé provoquer des vagues pouvant atteindre jusqu'à plus d'un mètre dans certaines zones de la côte méditerranéenne.

Un tsunami fictif mais des sirènes d'alerte bien réelles qui retentiront pour appeler la population à se mettre à l'abri.

"L'idée est de sensibiliser l'ensemble des acteurs, la population mais également l'ensemble des exploitants et des industriels, mais c'est aussi de tester le fonctionnement de la chaîne d'alerte, du déclenchement jusqu'à sa levée", détaille Florence Leverino.
A.F avec AFP