Face à la cohue pour la liquidation, les Galeries Lafayette contraintes de fermer leurs portes à Marseille

Des centaines de clients, des bagarres, des vols et des mouvements de foule. La 1ère journée de liquidation a obligé les deux magasins à fermer leurs portes ce mercredi après midi.

La situation a dégénéré au fil des heures. Obligeant la sécurité à fermer les portes des Galeries Lafayette au Centre Bourse à Marseille, puis d'évacuer totalement le centre commercial Prado Shopping en milieu d'après-midi.

En cause: des mouvements de foule, des bagarres et des tentatives de vols, le tout sous les yeux de clients médusés. Après 1h30 dans la queue, une cinquantaine de personnes a voulu rentrer de force.

Et ils ont cassé les portes et des agents de la sécurité se sont retrouvés écrasés" raconte Sarah. "On a entendu crier, les agents de sécurité ont été débordés. J'étais proche d'acheter mes articles et on m'a demandé de sortir", soupire Salhia devant les grilles baissées. Bon nombre de clients ont dû rebrousser chemin au moment d'arriver devant l'entrée des deux enseignes dans l'après-midi.

Pourtant, quelques heures plus tôt, les salariés du Centre Bourse ont assisté à une scène digne des plus grandes heures des soldes, sans heurts. Des clients agglutinés aux vitres, présents de longues minutes avant l'ouverture des portes, et quelques légères bousculades sur les escaliers au moment de pénétrer dans le magasin vers 10 heures. Avec jusqu'à 80% de réduction à la clé, l'énorme liquidation a attiré beaucoup de monde.

Plus de 900 clients comptabilisés dans la première heure

"Depuis 9 heures, j'envoie des messages, des photos de la foule à des potes, pour leur dire que c'est hallucinant", confie Jean-Baptiste, sans toutefois perdre son objectif de vue "ça me fait bien plaisir, je n'ai pas trop les moyens d'acheter ce que je veux. Du coup, je viens faire le plein pour la saison".

Certains ont fait du repérage plusieurs jours à l'avance comme Camille. "Je suis venue observer ce qu'il restait en magasin ces derniers jours. Il y a pas mal de petites marques assez intéressantes". Autant de clients, qui inquiète Christiane: "deux articles m'intéressent uniquement, mais je ne sais pas si je parviendrai à les acheter vu le monde qu'il y a".

Quelques minutes après l'ouverture des portes à 10 heures, la sécurité est obligée d'intervenir. Plusieurs altercations éclatent et des vols sont rapidement interceptés par les vigiles. Au bout d'une heure, ils sont obligés de réguler les entrées.

Même constat ou presque du côté du Prado Shopping, aux abords de l'Orange Vélodrome. Les deux espaces, au rez-de-chaussée et au 1er étage, des Galeries Lafayette sont pris d'assaut. Si les queues se rallongent à l'entrée, les files d'attentes en caisse explosent. Jusqu'à deux heures nécessaires avant de sortir avec ses achats.

Fin de la liquidation le 29 novembre

Malgré les bonnes affaires, nombreux sont ceux qui ont une pensée pour les salariés. "Je trouve que c'est dommage, beaucoup d'emplois vont être supprimés, regrette Justine. "Je suis contente comme consommatrice. Mais avec internet, ça devient de plus en plus compliqué économiquement pour les magasins du centre ville", admet Amélie.

Un sentiment d'impuissance partagé par les 145 salariés de deux points de vente à Marseille. "Vous savez, ça fait 35 ans que je travaille aux Galeries Lafayette, ça fait un pincement au coeur de voir ça aujourd'hui. Mais on sera vraiment tristes le 29 novembre lors de la fermeture définitive", explique Michelle Fanucchi élue FO et secrétaire du CSE des Galeries Lafayette de Marseille. En attendant, les deux enseignes marseillaises devraient rouvir jeudi matin, pour accueillir à nouveau les clients.

Francesco Carvelli