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"Du jamais vu": ce Marseillais a été verbalisé 56 fois par sa voisine policière

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Dans le 4e arrondissement de Marseille, une policière est accusée d'excès de zèle en verbalisant régulièrement ses voisins pour des infractions de stationnement. L'IGPN a été saisie.

En moins de deux ans, Hervé Street cumule 56 procès-verbaux d'une même policière. Après quelques investigations, cet entrepreneur marseillais, spécialisé dans le transport, a découvert que la fonctionnaire à l’origine des amendes est également… sa voisine. Elle habite comme lui, impasse des olivettes, dans le 4e arrondissement de Marseille.

"C'est du jamais vu. Si c'était justifié, on aurait compris et payé, mais là ces contraventions sont infondées," confie Hervé Street.

Face à ces accusations, une enquête interne a été ouverte pour examiner son dossier. Les autorités cherchent à savoir si l'agent de police a agi dans le cadre de ses fonctions.

Une pluie de contraventions

Dans cette guerre du stationnement, le cas d'Hervé n'est pas isolé. Depuis des mois, une demi-douzaine de riverains se plaint de recevoir très régulièrement des amendes allant de 35 à 135 euros. Le motif de l'infraction varie, mais il y a un numéro identique qui revient tout le temps: celui de l’agent verbalisateur.

La fonctionnaire est accusée d'excès de zèle en verbalisant régulièrement ses voisins. Hervé Street s'interroge sur ses motivations "parce que nous n'avons toujours pas de réponse à notre question. Pourquoi elle nous verbalise?"

Conflit de voisinnage? Stationnement anarchique? Le Marseillais réfute: "nous sommes bien garés, c'est une impasse."

Deux enquêtes ouvertes

Alors, lorsqu'il constate les premiers abus, il saisit, avec son avocat, l'inspection générale de la police nationale. Une autre enquête, cette fois-ci administrative, a également été lancée il y a quelques jours pour examiner ces potentiels abus.

Pour l'avocat d'Hervé, maître Aurélien Olivier, il ne fait aucun doute que "la quasi-totalité des contraventions est matériellement et juridiquement infondée". Et d'ajouter: "On essaye de comprendre, c'est pour cela que les deux enquêtes sont très importantes pour la suite de ce dossier."

En attendant, mercredi 18 septembre, l'entrepreneur a été convoqué devant la justice pour une vingtaine de PV de stationnement gênant. Ces contraventions ont pourtant classées sans suite par l'officier du ministère public et l'audience a été renvoyée en novembre prochain.

Cindy Chevaux avec Julie Benmoussa