Des bénéfices mais pas de redevance: l'exploitation du tunnel du Prado Carénage à Marseille épinglée

Entre 2016 et 2022, l'exploitant du tunnel Prado Carénage de Marseille a versé chaque année plus de 11 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, sauf en 2019. Et ce, alors même qu’elle ne verse aucune redevance à la métropole Aix-Marseille Provence pour l’occupation du domaine public.

Des bénéfices mais pas de redevance. La chambre régionale des comptes a récemment publié un rapport visant le tunnel Prado Carénage, à Marseille.

La société SMTPC, qui exploite les lieux, a reversé chaque année, à l'exception de l'année 2019, plus de 11 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, dont font partie les groupes Eiffage et Vinci. Problème: la société SMTPC ne paie aucune redevance à la métropole Aix-Marseille-Provence pour l’occupation du domaine public.

Le rapport précise pourtant qu’en 2002, le Conseil d'État avait rappelé que "le paiement d’une redevance d’occupation était la règle".

Une concession jusqu'en 2033

Le tunnel Prado Carénage est une portion de route de 2,5km, reliant le Vieux-Port à l'autoroute A50. Un axe, qui coûte jusqu'à 3€30 aux automobilistes, en faisant ainsi l'un des plus chers du pays.

Selon nos confrères de La Marseillaise, la concession du tunnel Prado Carénage a été prolongée jusqu'au 18 janvier 2033, compromettant l'appel d'une redevance pour les huit prochaines années.

Au-delà du Prado Carénage, un autre péage pose problème, selon les magistrats. Celui du tunnel du Prado sud, aussi géré par la SMTPC, a vu son résultat d'exploitation tripler entre 2016 et 2022. Pourtant, la société ne paie que 13.000 euros par an de redevance pour l’occupation du domaine public sur ce site.

"Une réflexion avec le concessionnaire sur la question va être engagée", assure, d'après le rapport, la métropole Aix-Marseille-Provence.

La chambre recommande plus de contrôles de la part de la collectivité sur les groupes Eiffage et Vinci.

Manon Legrand avec Alixan Lavorel