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Classes surchargées, non-respect des normes... les parents d'élèves d'une école maternelle de Marseille crient leur ras-le-bol

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Les parents d'élèves de l'école Mireille Lauze à La Capelette ont manifesté devant l'établissement pour demander plus d'espaces pour les enfants et des rénovations contre la vétusté du bâtiment.

Non-respect des normes, manque de place pour les enfants, cantine trop petite... une centaine de parents d'élèves de l'école maternelle Mireille Lauze dans le 10e arrondissement de Marseille manifestent leur colère ce jeudi matin.

Plusieurs problèmes au sein de ce grand groupe scolaire se sont accumulés au fil des mois, et les parents ont désormais décidé de montrer leur ras-le-bol devant l'école. À 8h30, ils se sont réunis pour près de deux heures de manifestation.

"Il n'y a pas assez de places"

Le catalyseur principal de cette situation: l'arrivée, juste avant la rentrée, de 26 élèves en plus. Une trentaine d'enfants qui ont provoqué un manque de place significatif dans l'école Mireille Lauze.

"Nous sommes déjà un grand groupe scolaire, et par conséquent on nous a réquisitionné un dortoir mais ayant énormément de petite section il n'y a pas assez de places pour les élèves", dénonce au micro de BFM Marseille Provence Sabrina Hassenia, mère de famille et présidente de l'association des parents d'élèves.

Les enfants dorment désormais en plein milieu de la salle polyvalente, "à la vue de tous". Certains sont épuisés à force de faire leur sieste dans de mauvaises conditions. "Il y a quand même des risques d'intrusion on ne sait jamais, ça peut arriver à tout le monde", souligne également Sabrina Hassenia.

Certaines activités habituellement organisées dans cette salle polyvalente ont donc été supprimées, notamment des jeux d'éveil et de motricité, la bibliothèque ou encore la chorale.

Les parents dénoncent également des classes qui sont ainsi surchargées (27 élèves par classe contre 25 l'an dernier), et pointent que même la cantine ne peut accueillir l'intégralité des enfants.

"On ne va pas attendre un drame"

L'effectif jugé trop lourd de l'école n'est pas le seul point noir que les parents dénoncent dans leur manifestation. Le manque d'Atsem commence à peser lourd sur le quotidien des enfants et professeurs, tout comme la classification de l'école.

Car si les écoles voisines de La Capelette sont des établissements REP (Réseau d'éducation prioritaire), la maternelle Mireille Lauze ne l'est pas. Incompréhensible pour les parents.

La vétusté de l'école est également mise en cause. Depuis plus de deux ans, les portes coupe-feu de l'établissement ne fonctionnent pas, rapporte la présidente de l'association des parents d'élèves.

"La mairie le sait, on le signale durant les conseils de classe. Malheureusement rien n'est fait. On ne va pas attendre un drame!"

La municipalité a d'ailleurs proposé des solutions, qui restent insuffisantes pour les parents. "Les solutions sont très temporaires. Nous avons réclamé une classe préfabriquée qui est totalement faisable parce que des mesures ont été prises, mais on nous propose de prendre de l'espace dans la salle polyvalente, qui nous sert quand même de lieu de culture, de motricité", se désole Sabrina Hassenia.

Un système de sécurité "fonctionnel" selon la mairie

Les parents exigent une solution durable pour mettre fin à des conditions de travail qu'ils estiment dangereuses dans un bâtiment vétuste. Contactée par BFM Marseille Provence, la mairie de Marseille reconnaît qu'une tension scolaire existe sur ce secteur.

"La ville de Marseille, en lien avec la directrice de l'école, l'Education nationale et la préfecture, ainsi qu'en contact régulier avec les parents d'élèves, travaille à mettre en place dès la fin du premier trimestre 2023 les aménagements nécessaires au confort des écoliers de Mireille Lauze", assure-t-elle.

Plusieurs solutions sont à l'étude, explique la municipalité, notamment la "réorganisation des locaux, l'installation de préfabriqués, la pose de cloisons". Néanmoins, elle souhaite rappeler que le système de sécurité de l'école est bel et bien fonctionnel.

"La ville de Marseille place la sécurité de toutes les petites Marseillaises et tous les petits Marseillais parmi ses principales préoccupations", conclut-elle. L'embauche de plus de personnels reste une question en suspens.

Ariane Pollaert avec Juliette Moreau Alvarez