Arrêt du métro marseillais à 21h30: la mairie déplore une décision "unilatérale" et un "retour en arrière"

"On l'a découvert comme les Marseillaises et les Marseillais aujourd'hui." Ce qui a été un coup de tonnerre ce mardi pour les habitants de Marseille l'a finalement aussi été pour la municipalité. C'est par voie de presse que la mairie de Marseille a appris la fermeture à 21h30 du métro à partir d'octobre et ce pour une durée d'au moins un an afin de tester les nouvelles rames.
"On n'était pas au courant", admet Audrey Gatian, adjointe au maire en charge des mobilités, ce mardi sur BFM Marseille Provence. "Il n'y a eu pas de concertation, l'autorité organisatrice des mobilités qu'est la métropole ne nous a pas concerté sur ce sujet."
"On revient 15 ans en arrière"
Et ce bouleversement du quotidien des habitants de la deuxième ville de France a du mal à passer auprès de la mairie. Alors que la ville s'efforce à pousser les Marseillais à emprunter les transports en commun et les mobilités douces plutôt que la voiture, l'offre de métro se voit tout à coup entièrement arrêtée en soirée.
"Je ne m'attendais pas du tout à ça", confie Donia, Marseillaise de 45 ans. "Quand on a des enfants, avec la poussette parfois c'est pas évident de prendre le bus. C'est plutôt une très mauvaise nouvelle."
Une réaction qui conforte la colère de la municipalité. "Trois heures en moins sur un transport en commun aussi structurant que le métro à Marseille, c'est énorme. Ça va impacter très clairement la vie des Marseillaises et des Marseillais", déplore Audrey Gatian.
L'adjointe au maire souligne notamment ceux qui travaillent tardivement ou simplement les habitants qui veulent profiter de l'offre culturelle de la ville. Un argument qu'avancent d'ailleurs certains Marseillais. "Ça veut dire qu'il faut que je prévois de rentrer plus tôt alors que la soirée peut durer longtemps, c'est un peu embêtant", se désole Julie, étudiante de 22 ans.
Cette fin anticipée de service en semaine du métro pourrait également avoir des conséquences économiques sur la cité phocéenne: "On revient 10, 15 ans en arrière", fustige l'élue. "Je suis très inquiète."
"Une décision politique et unilatérale de la métropole"
Sur BFM Marseille Provence, Audrey Gatian confirme que la ville prendra bien contact avec la métropole, "pour voir comment on peut améliorer les choses et surtout ne pas rester sur cet horaire aussi tôt de 21h30".
Si aucune information n'a été communiquée à la mairie au préalable, l'élue est persuadée qu'il est toujours possible de trouver une alternative à cette nouvelle offre "dégradée".
"C'est une décision qui a priori est politique et assez unilatérale de la métropole, je pense qu'on pouvait trouver d'autres solutions."
La municipalité est partisane de tests plus tardifs et moins fréquents. "Il faut que l'on puisse continuer à avoir un métro en soirée et en début de nuit, et du coup avoir des phases de test plus tard", appuie Audrey Gatian.
Cette dernière invite également la métropole à prendre exemple sur d'autres villes qui automatisent leur métro.
"Paris n'a rien à voir, sauf que l'on peut aussi s'inspirer des personnes qui gèrent bien le métro, ça peut être aussi une source d'inspiration ici à Marseille", lance-t-elle.
Pour le moment, aucune réunion n'est encore prévue entre les deux collectivités. La RTM, elle, n'a toujours pas communiqué à ce sujet. Des bus de substitution seront tout de même mis en place tous les soirs pour palier le manque de métro. Insuffisant pour Audrey Gatian: "un bus, ça ne remplace pas le métro".
Seuls soirs de répit, avec une offre de métro classique, pour les jours de matchs de l'Olympique de Marseille, la période des Jeux olympiques et les fêtes de fin d'année. Le métro automatique est quant à lui attendu en 2024/2025 dans la cité phocéenne, un grand progrès qui pourrait donc passer par une longue période de recul.